Le nouveau premier ministre canadien et ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a choisi Paris pour sa première visite. Cette rencontre avec Emmanuel Macron, ancien banquier, vise à établir une partenariat stratégique entre le Canada et la France. Cette initiative intervient alors que les défis de la politique étrangère de Donald Trump se font sentir.
Trois jours après sa nomination, Carney se rend en Europe sans avoir eu de conversation téléphonique avec les États-Unis. Son objectif est de renforcer les liens commerciaux et militaires avec des partenaires fiables. Il a participé à une cession par vidéoconférence organisée par Keir Starmer, soutenant un plan européen pour une trêve en Ukraine.
Le Canada a été représenté lors d'une réunion de l'OTAN à Paris, réunissant une trentaine de chefs d'État-major, y compris des représentants d'Australie et du Japon. Cette rencontre est perçue comme un pas vers la création d'un axe Paris-Londres-Ottawa, en réponse à l'éloignement de Washington.
Après Paris, Carney se rendra à Londres pour rencontrer le premier ministre Keir Starmer et le roi Charles III. Cette double rencontre vise à aborder la sécurité transatlantique et les relations commerciales, le Royaume-Uni étant le troisième partenaire commercial du Canada.
Le premier ministre, qui a récemment fêté ses 60 ans, n'a pas précisé s'il se rendra aux États-Unis. Il a cependant indiqué qu'il espère avoir une conversation avec Donald Trump à l'avenir, en raison des tensions entourant la guerre tarifaire qui menace le Canada.
Carney a été ferme lors de sa prise de fonction, affirmant que le Canada "ne sera jamais un État des États-Unis". Il a exprimé des préoccupations concernant les ambitions américaines sur les ressources canadiennes, soulignant une méfiance croissante envers le voisin du Sud.
Le futur de l'OTAN et le réarmement européen étaient des sujets importants lors du petit-déjeuner de travail entre Carney et Macron. Le communiqué de l'Élysée a confirmé que les deux dirigeants discuteraient de la guerre de Russie contre l'Ukraine et des crises internationales.
Les contrats d'armement ont également été abordés. Carney a demandé à son ministre de la Défense d'explorer des alternatives à l'achat de 88 avions F-35, envisageant le Dassault Rafale français comme option. Le Canada envisage aussi d'acheter jusqu'à 12 sous-marins en Europe.
Mark Carney conclura sa tournée par une visite dans l'Arctique canadien pour réaffirmer la sécurité et la souveraineté du Canada face aux ambitions territoriales de Trump, y compris en ce qui concerne le Groenland. À son retour à Ottawa, il devrait convoquer des élections dans les mois à venir, capitalisant sur son statut de nouveau leader du Parti libéral.
La visite de Mark Carney à Paris marque un tournant dans la politique étrangère canadienne. En établissant des alliances solides avec des partenaires européens, Carney cherche à naviguer dans un paysage international complexe. Son engagement envers la sécurité et la souveraineté du Canada sera crucial dans les mois à venir.