Le 11 octobre, plusieurs centaines de bénévoles et salariés se sont réunis sur la place Stalingrad à Paris pour dénoncer le manque de moyens des associations françaises. Cet événement, organisé par le Mouvement associatif, a mis en lumière les difficultés rencontrées par ces structures essentielles. Un grand « SOS ! » tracé au sol a symbolisé l'inquiétude croissante face à une situation alarmante.
Les participants ont dressé des stands pour alerter le public sur la fragilisation de plus de 1,4 million d'organisations. La crise du Covid-19, l'inflation et les coupes budgétaires dans un contexte politique incertain exacerbent leurs difficultés. Mickaël Huet, délégué général du Mouvement associatif, a exprimé son désespoir face à des associations qui envisagent de fermer leurs portes.
Une enquête réalisée en avril a révélé que près d'un tiers des associations disposent d'une trésorerie inférieure à trois mois. De plus, 25 % des subventions étaient en légère baisse, tandis que 20 % ont chuté fortement. Ces données montrent que de nombreuses structures sont contraintes de réduire leurs activités, mettant en péril des services essentiels.
Les manifestants s'inquiètent de l'avenir des associations, qui jouent déjà un rôle de relais pour l'État. Une participante a souligné que, bien que les bénévoles soient précieux, leur efficacité dépend de l'encadrement par des salariés. Cette inquiétude est particulièrement forte dans le secteur sportif, à peine un an après les Jeux de Paris, où l'État a déjà annoncé des coupes budgétaires pour 2025.
L'instabilité politique actuelle en France aggrave la situation des associations. L'absence de gouvernement et l'incertitude budgétaire mettent le secteur sous pression. Mickaël Huet a exprimé ses craintes quant à la capacité des associations à gérer un budget voté tardivement, ce qui pourrait compromettre leur fonctionnement.
Les conséquences de cette instabilité se font également ressentir chez APF France Handicap. Aude Bourden, responsable du développement associatif, a noté une baisse des dons provenant des entreprises et des particuliers. Les Français, en raison de l'incertitude économique, préfèrent épargner, ce qui force l'organisation à envisager l'abandon de certaines activités.
Le Mouvement associatif signale une évolution structurelle dans le financement des associations. Au fil des années, les subventions pluriannuelles ont été remplacées par des commandes publiques ponctuelles, souvent liées à des appels à projets. Cette transition a fragilisé la continuité du financement, ce qui complique la gestion des structures.
Géraldine, salariée dans la formation pour adultes, a constaté une diminution des aides publiques. Elle souligne que les formations, initialement financées pour 80 à 94 heures, ne le sont plus que pour 54 heures. Cela limite les possibilités d'apprentissage, laissant de nombreux bénéficiaires déçus et inquiets pour leur avenir.
La situation des associations en France est préoccupante. Les coupes budgétaires, l'instabilité politique et l'évolution des financements mettent en péril leur fonctionnement. Les témoignages des bénévoles et des salariés soulignent l'importance d'un soutien accru pour garantir la pérennité de ces structures vitales pour la société. Il est essentiel d'agir rapidement pour éviter que ces acteurs clés ne disparaissent.