
Il est surprenant de découvrir une œuvre cinématographique qui capte l'attention même des institutions religieuses. Après avoir vu "Los domingos", la nouvelle pellicule d'Alauda Ruiz de Azúa, je suis émerveillée et je recommande à tous d'aller la voir. Ce film est déjà un succès au box-office et le hype est tout à fait justifié.
Il serait simpliste de réduire "Los domingos" à l'histoire d'une vocation religieuse. En réalité, le film aborde le thème du père et du échec de la famille, cette institution où nous plaçons notre foi jusqu'à ce que nous puissions nous en échapper. Alauda dépeint avec brio cette désintégration familiale, tout comme elle l'a fait dans son précédent film "Querer".
Le personnage principal, Ainara, une adolescente de 17 ans, se retrouve à affronter son père et sa tante. Elle prend la décision de devenir moniale, cherchant une échappatoire à une vie familiale chaotique. Cette quête de sens et d'identité est au cœur du récit.
Ainara fuit un manque d'amour dévastateur. Son père est un désastre et sa mère est décédée, un élément clé qui se révèle dès les premiers instants du film. Entre un père incapable de l'aimer et un prêtre qui lui promet un refuge, la jeune fille se retrouve dans une situation tragique.
Le personnage de la tante ajoute une dimension critique à l'histoire, mais son ironie ne parvient pas à apporter le soutien dont Ainara a besoin. Ce film nous plonge dans un dilemme moral où aucune des décisions ne semble être la bonne.
La force de "Los domingos" réside dans sa capacité à ne pas prendre parti pour un personnage. Chacun d'eux suscite à la fois frustration et émotion. La narration est d'une précision remarquable, réussissant à raconter une histoire sans tomber dans le didactisme.
Ainara cherche désespérément à se connecter avec ceux qui l'entourent, que ce soit sa mère décédée ou même Dieu. Sa quête d'amour et de reconnaissance est universelle, illustrée par la citation de Judith Butler sur le besoin d'autrui pour ne pas sombrer dans le vide.
En conclusion, "Los domingos" est bien plus qu'un simple film sur la religion. C'est une réflexion sur la solitude et la quête d'amour. Même en étant athée, j'ai redécouvert la magie du cinéma. Vous ne sortirez pas de la salle avec l'envie de devenir moniale, mais avec une nouvelle appréciation pour le pouvoir narratif du film. Allez le voir, vous ne le regretterez pas.