Des combattants yihadistes ont tué au moins 63 personnes au Nigeria lors d'un attaque survenue vendredi soir. Cette tragédie s'est produite dans un village où vivent des personnes déplacées par la guerre, selon le gouverneur de l'État de Borno, Babagana Zulum. Parmi les victimes, on dénombre cinq soldats, un chiffre confirmé par une source de sécurité.
Le précédent bilan faisait état d'au moins 55 morts. L'attaque a eu lieu dans la localité de Darul Jamal, située dans le nord-est du Nigeria, près de la frontière avec le Cameroun. Cette zone abrite une base militaire. Bien que la violence yihadiste ait diminué depuis l'apogée de l'insurrection du groupe islamiste Boko Haram, des militants de groupes rivaux comme l'État Islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) continuent de frapper les zones rurales.
Un commandant de milice, Babagana Ibrahim, a déclaré que le nombre de militaires tués était de six. Selon des résidents de Darul Jamal, l'attaque a commencé à 20H30 locales. Des dizaines de combattants sont arrivés à moto, tirant des fusils d'assaut et incendiant des maisons. Un survivant, Malam Bukar, a décrit la scène : "Ils sont venus en criant, tirant sur tout le monde".
Les habitants ont trouvé des corps éparpillés au matin. Un porte-parole de l'armée nigériane n'a pas répondu aux demandes d'informations concernant l'attaque. De nombreuses victimes étaient des familles récemment relocalisées depuis un camp de déplacés, fermé par les autorités plus tôt cette année.
Hajja Fati, une mère de cinq enfants, a perdu son frère dans l'attaque. Elle a exprimé son désespoir : "Le gouvernement nous a dit que nous serions en sécurité ici". La situation est tragique, car les victimes sont à nouveau enterrées. Les autorités avaient promis une protection, mais la réalité est bien différente.
La région est sous le contrôle d'un commandant de Boko Haram. Une source de sécurité a révélé à l'AFP que ce dernier a dirigé l'attaque. Boko Haram mène une insurrection sanglante depuis 2009, visant à établir un califat islamique dans le nord-est du Nigeria. Cette campagne a causé environ 40 000 morts et plus de deux millions de personnes déplacées.
Le groupe ISWAP, qui s'est séparé de Boko Haram en 2016, continue également d'intensifier les attaques. La situation humanitaire dans cette région est critique, et les populations vulnérables souffrent des conséquences de cette violence incessante.
Ce dernier incident tragique souligne l'ampleur de la violence yihadiste au Nigeria et les défis auxquels font face les populations locales. Alors que les autorités tentent de rétablir la sécurité, la peur et l'incertitude demeurent omniprésentes. Les familles touchées continuent de pleurer leurs proches, témoignant d'une réalité douloureuse et persistante.