Munther Abed, un ambulancier, a survécu à une attaque israélienne qui a coûté la vie à 15 de ses collègues. En plongeant au sol à l'arrière de son ambulance, il a échappé à la mort. Son récit met en lumière la violence et les tragédies vécues par les travailleurs humanitaires dans la région de Gaza.
Le 23 mars, au petit matin, Munther Abed et son équipe du Croissant-Rouge palestinien ont été appelés à intervenir après des rapports de tirs et de blessés à Rafah. À 04h30, tous les véhicules de la défense civile étaient en place, prêts à répondre à l'urgence.
À 05h00, l'un des véhicules de l'agence de l'ONU a été directement touché par des tirs. Munther explique que son ambulance était clairement identifiable, avec toutes les lumières allumées, ce qui contredit la version israélienne des événements.
Les forces israéliennes ont justifié leur tir en affirmant que les véhicules avançaient de manière suspicious vers leurs soldats sans coordination préalable. Elles ont également affirmé avoir éliminé des membres de Hamas lors de l'incident.
Cependant, Munther conteste cette version, déclarant que tous les ambulanciers sont des civils dédiés à sauver des vies. Il souligne que l'attaque était injustifiée et qu'aucun membre de son équipe n'était impliqué dans des activités militantes.
Après l'attaque, les ambulanciers ont transporté leurs collègues décédés lors de funérailles émouvantes. Les familles ont exprimé leur douleur et leur colère, appelant à la responsabilité pour ces pertes tragiques.
Les agences internationales ont pu accéder à la zone une semaine après l'attaque, découvrant les corps enterrés dans des fosses peu profondes. Sam Rose, directeur par intérim de l'Unrwa à Gaza, a déclaré que ces événements constituent une violation du droit humanitaire international.
Le climat d'insécurité s'est intensifié pour les travailleurs humanitaires à Gaza. Plus de 1 060 travailleurs de la santé ont été tués depuis le début du conflit, ce qui crée une atmosphère de peur parmi ceux qui restent.
Munther, en se remémorant ses collègues disparus, affirme qu'ils étaient comme une famille pour lui. Il s'engage à raconter leur histoire et à exposer les crimes commis par l'occupation israélienne.
La tragédie du 23 mars souligne la nécessité d'une enquête approfondie sur les attaques contre les travailleurs humanitaires à Gaza. Munther Abed, en tant que seul survivant, porte le poids de cette responsabilité. Son témoignage est essentiel pour faire entendre la voix de ceux qui ont perdu la vie dans l'exercice de leur devoir.