Le président du Gouvernement, Pedro Sánchez, rencontre de sérieuses difficultés pour respecter sa principale promesse. Cela fait suite au rapport de la UCO concernant des corruptions impliquant des membres du parti socialiste et une éventuelle financement illégal. Ce contexte soulève des questions sur la transparence financière du PSOE.
Ce lundi, Sánchez a réaffirmé son intention de commander une auditoría externe des comptes du parti. Cependant, selon des sources d'EL MUNDO, aucune des grandes firmes d'audit ne prévoit de répondre à cet appel. Cela suggère que les auditeurs de renom se retirent, ne voulant pas valider ce que Sánchez espère démontrer : la propreté des comptes du parti.
Des sources au sein des big four (Deloitte, PwC, KPMG et EY) confirment que participer à ce projet serait difficile. Cela rappelle une situation similaire de la dernière décennie, lorsque la secrétaire générale du PP, María Dolores de Cospedal, a tenté de lever des doutes avec une mesure comparable.
La majorité des grandes sociétés d'audit refusent d'auditer des partis politiques pour des raisons d'indépendance vis-à-vis du pouvoir. Elles soulignent également que ce type de mission n'est pas attrayant : peu de rémunération et un risque réputationnel élevé. En effet, les auditeurs pourraient valider des comptes sans avoir découvert les éléments essentiels.
Le Tribunal de Comptes, en tant qu'organisme public, n'a jamais réussi à détecter des irrégularités comme celles de Filesa (PSOE) ou Gurtel (PP), car ces activités ne figurent pas dans la caisse A. Bien que Sánchez ait mentionné que ses comptes ont été approuvés, il propose une auditoría externe pour donner une image de contrôle supplémentaire.
Les experts suggèrent qu'un forensic serait plus approprié qu'une simple audit. Ce processus d'investigation spécialisé aide à découvrir des irrégularités ou des fraudes internes. Il nécessite une analyse approfondie des ordinateurs, emails et messages, et peut même récupérer des données supprimées.
Si Sánchez optait pour un forensic, il devrait fournir aux enquêteurs tous les dispositifs des hauts responsables socialistes. En revanche, une simple audit se limite à examiner les états financiers selon une norme comptable et un échantillonnage établi par la loi.
Un autre défi pour les grandes sociétés d'audit est la présence de partenaires ou conseillers d'origine politique, ce qui peut entraîner des conflits d'intérêts. Par exemple, EY a parmi ses conseillers Eduardo Madina, qui a été un rival de Sánchez pour le leadership du PSOE.
Malgré ces obstacles, le secrétaire général du PSOE a réitéré son intention de procéder à une auditoría externe. Lors de sa seconde conférence de presse en quatre jours, il a déclaré : « Aucune organisation ne se soumet à une audit externe sans obligation légale, mais nous l'assumons comme un engagement ».
En résumé, la promesse de Sánchez d'une auditoría externe des comptes du PSOE semble confrontée à de nombreux défis. Les grandes firmes d'audit s'en éloignent, et la question de la transparence financière demeure. Les implications politiques et les conflits d'intérêts rendent cette situation encore plus complexe.