Le secrétaire à la santé des États-Unis, Robert F. Kennedy Jr., a promis de découvrir la cause de l'autisme d'ici septembre. Cette annonce suscite des inquiétudes parmi les experts médicaux et les défenseurs, qui remettent en question la faisabilité de cette recherche. Kennedy défend une théorie discréditée selon laquelle les vaccins seraient responsables de l'autisme.
Lors d'une réunion de cabinet télévisée, Kennedy a déclaré que cette nouvelle initiative de recherche impliquerait des centaines de scientifiques. Il a partagé ses plans avec le président américain, Donald Trump, qui a également suggéré que les vaccins pourraient être à l'origine des taux d'autisme. Cependant, des décennies de recherches ont établi qu'il n'y a pas de lien entre les deux.
La porte-parole de l'Autism Society of America, Kristyn Roth, a exprimé de vives inquiétudes. Elle a souligné que cela pourrait nous faire reculer en évaluant des théories déjà réfutées. De plus, les principales organisations sur l'autisme n'ont pas été consultées concernant cette recherche.
L'autisme est une condition développementale qui se manifeste par divers symptômes, notamment des retards dans le langage et des différences dans les compétences sociales. Environ 2 % des enfants canadiens sont autistes, selon l'Agence de la santé publique du Canada. Des recherches montrent que la génétique joue un rôle important, mais il n'existe pas de gène spécifique lié à l'autisme.
Dr. Melanie Penner, pédiatre et scientifique, souligne que l'autisme a une origine complexe et multifactorielle. Il est crucial d'investir dans des recherches qui comprennent cette complexité, plutôt que de chercher une cause unique.
Des experts comme Paul Offit remettent en question la possibilité de trouver une cause unique en quelques mois. Offit pense que Kennedy croit déjà connaître la cause, ce qui influence ses déclarations. Selon lui, l'objectif final de Kennedy pourrait être de rendre les vaccins moins accessibles et plus effrayants.
Avant la confirmation de Kennedy, de nombreux professionnels de la santé ont exprimé leurs préoccupations. Ils ont averti que ses croyances non fondées pourraient nuire aux pratiques de santé publique.
Kennedy et Trump ont tous deux exprimé des inquiétudes concernant la hausse des diagnostics d'autisme, que Kennedy a qualifiée d'épidémie. Cependant, les experts affirment que cette augmentation est due à une définition élargie de l'autisme et à une sensibilisation accrue. Les critères de diagnostic ont évolué pour inclure des cas moins sévères.
Avec de meilleurs dépistages et des services d'autisme, les diagnostics se font également à un âge plus jeune. De plus, une meilleure reconnaissance de l'autisme chez les groupes marginalisés a conduit à une augmentation des diagnostics dans ces populations.
Le projet de Kennedy commence déjà sur une note difficile. Le département de la santé a engagé David Geier, un homme controversé, pour diriger la recherche. Les critiques soulignent que l'accent mis sur une cause unique détourne l'attention des véritables besoins des personnes autistes. Les discussions devraient se concentrer sur des services utiles plutôt que sur des théories douteuses.