L'auto-indulgence étouffe les propositions d'Ildikó Enyedi et de Franco Maresco, qui clôturent une compétition présidée par la voix de Hind, sur le génocide de Gaza.
Introduction
L'ambition est souvent le point de départ de ce qui est irrévocable. Bien que l'on n'ait pas besoin de se faire tatouer une phrase, il est préférable d'opter pour des messages significatifs. Lors de la dernière journée de compétition, deux films ambitieux ont captivé l'attention. Ces œuvres, bien que démesurées, sont à la fois fascinantes et difficiles à résumer.
Silent Friend : Une exploration de l'humanité
Le film Silent Friend, réalisé par la hongroise Ildiko Enyedi, aborde le thème de l'humanité à travers trois époques. L'histoire tourne autour d'un majestueux ginkgo dans une université allemande, symbole d'un temps qui passe. Chaque époque révèle des histoires uniques, comme celle d'une pionnière en botanique ou d'un couple cherchant à communiquer avec une plante.
Ce film met en avant le concept de nature et d'interconnexion. La réalisation d'Enyedi, qui a remporté l'Ours d'Or en 2017, se veut une réflexion profonde sur la vie. Toutefois, son rythme, parfois trop lent, peut frustrer le spectateur. Malgré cela, sa beauté visuelle et ses prises de vue microscopiques laissent une impression durable.
Un film fatto per bene : L'autoparodie du cinéma
Le film Un film fatto per bene, de Franco Maresco, présente une approche différente. Maresco, connu pour ses œuvres provocantes, se livre à une autoparodie audacieuse. Ce film-testament explore sa propre vie tout en critiquant le cinéma italien actuel. Le récit se déroule autour d'un personnage excentrique, ajoutant une touche d'humour à son propos sérieux.
La force de Maresco réside dans sa capacité à capturer l'absurde et le tragique. Ses choix stylistiques, bien que parfois exagérés, apportent une dynamique unique. L'épisode avec un critique de cinéma se révèle particulièrement hilarant, offrant une critique mordante du milieu cinématographique.
The sun rises on us all : Un drame poignant
La projection s'est terminée avec The sun rises on us all, un film du cinéaste chinois Cai Shangjun. Ce drame explore les retrouvailles de deux anciens amants, marquées par un passé tragique. Leur histoire est teintée de culpabilité et de secrets, offrant une perspective émotionnelle forte sur le pardon et l'amour.
Malgré des performances puissantes de Xin Zhilei et Zhang Songwen, le film peine à contrôler ses excès dramatiques. Le ton, bien que réaliste, peut parfois sembler trop lourd. Toutefois, l'ambition de cette œuvre est indéniable, cherchant à transcender le simple melodrame.
Conclusion
En conclusion, la dernière journée de compétition a mis en lumière des films qui, bien que très différents, partagent une ambition commune. Silent Friend et Un film fatto per bene se démarquent par leur exploration de l'humanité et de la condition humaine. Tandis que The sun rises on us all offre une réflexion poignante sur le passé et le pardon. Ces œuvres, bien que parfois inégales, témoignent d'une richesse cinématographique indéniable.
