La relation de l'UE avec l'automobile a été marquée par des événements cruciaux en 2015. Cette année-là, le Accord de Paris a été signé par presque 200 pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En parallèle, le scandale Dieselgate a révélé des pratiques frauduleuses dans l'industrie automobile, affectant la crédibilité des fabricants européens.
Le Dieselgate a mis en lumière les fraudes concernant les émissions de NOx, un polluant dangereux pour la santé humaine. Bien que cela n'affecte pas directement les niveaux de CO2, cela a entraîné une perte de confiance dans l'industrie automobile européenne. En réponse, l'UE a élaboré des politiques strictes pour réduire les émissions de CO2, responsables de 23,8 % des émissions dans la région.
Malgré cela, l'UE a dû assouplir certaines de ses politiques face aux pressions du secteur automobile, crucial pour l'économie. La montée en puissance du lobby automobile et le soutien des partis du centre et de droite ont influencé ces décisions. Ainsi, l'industrie a obtenu des ajustements pour protéger ses intérêts tout en visant la décarbonisation.
En 2023, environ 16 millions de véhicules ont été assemblés en Europe, tandis que les États-Unis et la Chine dépassaient ces chiffres. Le secteur automobile emploie 13 millions de personnes et représente 8 % de l'économie européenne. Cela montre l'importance de l'industrie dans le contexte économique actuel.
Pourtant, l'UE a fixé des objectifs ambitieux, comme l'interdiction de vendre des voitures à combustion d'ici 2035. Cependant, les différences entre les pays européens compliquent la mise en œuvre de ces politiques. Les pays du Nord, par exemple, ont une forte conscience écologique, mais peu d'industries automobiles.
La norme Euro 7 visait à durcir les exigences sur les émissions de NOx et d'autres polluants. Bien que saluée par les écologistes, cette proposition a été critiquée par les fabricants, qui affirmaient qu'elle nécessiterait des investissements massifs dans une technologie obsolète. Finalement, les niveaux d'émissions ont été maintenus, mais des mesures concernant les particules des pneus et freins ont été introduites.
Cette décision a également des implications pour les voitures électriques, car elles devront également se conformer à ces nouvelles normes. Cela souligne l'importance d'une réglementation équilibrée pour favoriser l'innovation tout en protégeant l'environnement.
Les fabricants chinois, en particulier dans le secteur des voitures électriques, représentent une menace croissante pour l'industrie européenne. Ils contrôlent la technologie depuis le début, y compris les batteries et les matières premières nécessaires. Cela rend difficile la concurrence pour les constructeurs européens.
En outre, la découverte de subventions illégales du gouvernement chinois a conduit l'UE à imposer des tarifs supplémentaires sur les voitures chinoises. Cela vise à protéger le marché européen tout en évitant une guerre commerciale qui pourrait nuire aux fabricants occidentaux.
La réglementation automobile en Europe est à un tournant. Les mesures prises pour réduire les émissions de CO2 et promouvoir les véhicules électriques doivent être équilibrées avec la réalité économique du secteur. Alors que l'UE s'efforce de devenir un leader dans la décarbonisation, les défis de la concurrence mondiale et des politiques internes restent à surmonter. L'avenir de l'industrie automobile européenne dépendra de sa capacité à innover tout en respectant les normes environnementales.