Les avocats de Jair Bolsonaro vont présenter leurs arguments de défense lors de son procès devant la Cour suprême à Brasília. L'ancien président brésilien, qui a dirigé le pays de janvier 2019 à décembre 2022, est accusé d'avoir tenté de mener un coup d'État après sa défaite lors des élections présidentielles de 2022.
Le juge en charge du procès a déclaré que Bolsonaro avait tenté d'installer une "véritable dictature" après avoir perdu face à son rival de gauche, Luiz Inácio Lula da Silva. Bolsonaro a nié toutes les accusations et a qualifié le procès de "chasse aux sorcières" motivée politiquement.
Le 8 janvier 2023, des partisans de Bolsonaro ont pris d'assaut des bâtiments gouvernementaux. Les accusations portées contre lui et ses sept co-conspirateurs incluent la direction d'une organisation criminelle armée et la tentative d'abolir par la force l'état de droit démocratique.
Le procureur général du Brésil, Paulo Gonet, a détaillé les charges lors de la première session. Les défendeurs, qui nient les accusations, sont également accusés de dommages à des biens fédéraux et de détérioration du patrimoine classé. Ces allégations remontent à avant l'assaut du 8 janvier.
Les enquêteurs ont affirmé que Bolsonaro et ses co-détenus avaient planifié des actes pour abolir l'état de droit démocratique dès 2019. Il aurait eu "pleinement connaissance" d'un plan visant à assassiner Lula, le président élu à l'époque.
Un des accusés, Mauro Cid, ancien conseiller de Bolsonaro, a signé un accord de plaidoyer, acceptant de fournir des preuves en échange d'une peine réduite. Selon les procureurs, certaines des preuves les plus accablantes contre Bolsonaro proviennent des informations fournies par Cid.
Le avocat de Cid a affirmé que son client n'avait pas été contraint de conclure cet accord, réfutant les accusations de pression. L'un des avocats de Bolsonaro, Celso Vilardi, a annoncé qu'il répondrait "point par point" aux déclarations de l'avocat de Cid lors de la prochaine session.
Une fois que tous les avocats des défendeurs auront pris la parole, les juges voteront un par un. Une majorité de trois voix sur cinq est nécessaire pour déclarer un accusé coupable. Chaque juge pourra ensuite recommander une peine pour ceux trouvés coupables.
Si Bolsonaro et ses co-détenus sont déclarés coupables, ils pourront faire appel devant la Cour suprême dans son ensemble. La décision finale est attendue d'ici le 12 septembre, avec des implications potentielles de plus de 40 ans de prison.
Le procès de Jair Bolsonaro marque une étape cruciale dans l'histoire politique du Brésil. Les accusations qui pèsent sur lui soulèvent des questions sur la démocratie et l'avenir politique du pays. Tous les regards sont tournés vers Brasília alors que le verdict approche.