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Les députés vont voter sur la dépénalisation de l'avortement en Angleterre et au pays de Galles

Publié le : 10 juin 2025

Introduction

Les députés britanniques s'apprêtent à voter sur la décriminalisation de l'avortement en Angleterre et au pays de Galles. Cette proposition vise à mettre fin à la poursuite des femmes qui mettent fin à une grossesse. Ce changement survient dans un contexte où de plus en plus de femmes sont investiguées par la police pour avoir interrompu leur grossesse de manière illégale.

Contexte juridique de l'avortement

Actuellement, l'avortement est illégal en Angleterre et au pays de Galles, souvent poursuivi sous une loi victorienne de 1861. Cependant, il est permis jusqu'à 24 semaines dans certaines conditions, selon la loi sur l'avortement de 1967. Cette loi exige que deux médecins approuvent l'intervention et que la femme prouve que sa santé mentale ou physique est en danger.

Une proposition de modification du Crime and Policing Bill, présentée par la députée travailliste Tonia Antoniazzi, vise à décriminaliser l'avortement à tout moment. Cela mettrait fin à la menace d'enquête ou d'emprisonnement pour les femmes. Les conditions d'accès à l'avortement resteraient inchangées.

Cas récents et préoccupations

Au cours des trois dernières années, six femmes ont été traduites en justice en Angleterre pour avoir mis fin à leur grossesse en dehors du cadre légal. Le mois dernier, Nicola Packer a été acquittée par un jury pour avoir pris des médicaments abortifs chez elle pendant le confinement. Elle ne savait pas qu'elle était enceinte depuis plus de 10 semaines, dépassant ainsi la limite légale.

Le Royal College of Obstetricians and Gynaecologists (RCOG) a déclaré que le procès de Packer montrait à quel point la loi actuelle sur l'avortement est démodée et nuisible. Le RCOG soutient la proposition d'Antoniazzi, qui a déjà été signée par 136 députés, y compris des travaillistes et des libéraux-démocrates.

Amendements concurrents

Un autre amendement proposé par la députée travailliste Stella Creasy cherche à faire de l'accès à l'avortement un droit humain. Soutenu par 101 députés, cet amendement vise à décriminaliser l'avortement jusqu'à 24 semaines. Cependant, certains fournisseurs de soins d'avortement s'inquiètent de la rapidité avec laquelle cela pourrait être adopté, sans un examen adéquat.

Rachael Clarke, responsable de l'advocacy au British Pregnancy Advisory Service (BPAS), a averti que les députés ne devraient pas être pressés de soutenir un changement aussi générationnel après seulement trois heures de débat. BPAS soutient les propositions d'Antoniazzi.

Réactions et implications politiques

La Society for the Protection of Unborn Children a qualifié les deux amendements de "plus grande menace" pour les enfants à naître et leurs mères. Ils exhortent les partisans à faire pression sur leurs députés pour voter contre ces propositions. Les députés devraient bientôt être appelés à voter sur l'un des deux amendements.

Le porte-parole officiel du Premier ministre a affirmé qu'il est essentiel que les femmes aient accès à des avortements sécurisés et légaux. Il a également reconnu la sensibilité de cette question, qui nécessite une réflexion approfondie. Sir Keir Starmer n'a pas précisé comment il voterait, soulignant que c'est une question de conscience.

Conclusion

Le débat sur la décriminalisation de l'avortement en Angleterre et au pays de Galles soulève des questions cruciales. Les propositions d'amendement visent à protéger les droits des femmes tout en maintenant des conditions d'accès. Ce sujet, chargé d'émotions, nécessite un examen attentif et une discussion approfondie.

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