Les tensions autour de la participation d'Aya Nakamura à la cérémonie d'ouverture des JO de Paris ont suscité de vives réactions. Des peines de 4 mois avec sursis à 4 mois ferme ont été requises au tribunal correctionnel de Paris pour 13 personnes proches de la mouvance identitaire. La décision sera annoncée le 17 septembre.
Trois prévenus étaient présents lors de l'audience, dont une ancienne collaboratrice de députés du Rassemblement national, Capucine C. La chanteuse franco-malienne n'était pas présente. Les accusations portent sur une tentative d'empêcher sa participation en raison de ses origines.
La procureure a souligné que l'action contre Aya Nakamura visait à « empêcher cette chanteuse française de participer » aux JO. Elle a dénoncé la rhétorique haineuse des prévenus, qualifiant leur banderole de raciste et discriminatoire. La procureure a demandé des sanctions sévères.
Les prévenus, dont Stanislas T., porte-parole du groupe identitaire Les Natifs, ont refusé de répondre aux questions. Ils ont lu une déclaration pour justifier leur action, évoquant la liberté d'expression et l'indépendance du système judiciaire.
Le groupuscule Les Natifs, issu de Génération identitaire, défend des théories racistes et complotistes. Ils sont poursuivis pour provocation publique à la haine en raison de l'origine. Leur action visait à dénoncer un choix politique, selon leurs dires, qui aurait pour effet de « dissoudre notre culture ancestrale ».
Leurs avocats demandent la relaxe, tandis que les prévenus continuent de revendiquer leurs positions. Ils ont déjà fait parler d'eux pour d'autres actions controversées.
Le 9 mars 2024, après l'annonce de la participation d'Aya Nakamura, Les Natifs ont posté une banderole à connotation raciste sur leurs réseaux sociaux. Cette banderole, visible par plus de 4,5 millions de personnes, portait un message dégradant à l'encontre de la chanteuse.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête suite à des signalements de la Licra et de SOS-Racisme. Aya Nakamura a également porté plainte, soulignant la gravité de la situation et les atteintes à sa dignité.
Avant de s'en prendre à Aya Nakamura, Les Natifs avaient organisé un rassemblement en hommage à un jeune homme tué à Crépol. Leur présence sur les réseaux sociaux est significative, avec près de 10 000 abonnés sur Instagram et plus de 18 000 sur X.
Ils revendiquent des actions choc, comme le recouvrement de portraits de femmes voilées dans des lieux publics. Deux membres, dont Stanislas T., doivent comparaître devant le tribunal de Bobigny dans cette affaire.
La polémique autour d'Aya Nakamura et des actions des Natifs soulève des questions cruciales sur la liberté d'expression et la discrimination en France. Les décisions judiciaires à venir seront déterminantes pour l'avenir de ce débat. La société française est à un tournant, confrontée à des tensions qui mettent en lumière des enjeux culturels et identitaires importants.