La Commission Européenne a récemment proposé des changements significatifs concernant les droits des passagers aériens. Ces modifications pourraient permettre aux compagnies aériennes de facturer non seulement pour les bagages à main, mais aussi pour la réservation de sièges à côté des personnes à mobilité réduite. Cette initiative a suscité de vives réactions, notamment en Espagne.
La réforme prévoit l'instauration d'une nouvelle catégorie de bagages gratuits, limitée aux dimensions de 40x30x15 centimètres. Cela signifie que les compagnies pourraient commencer à facturer les bagages à main qui ne respectent pas ces normes. Le ministre espagnol de la Consommation, Pablo Bustinduy, a exprimé son opposition, qualifiant cette pratique d'illégale.
En 2024, le ministère a infligé une amende de plus de 150 millions d'euros à plusieurs compagnies low-cost pour des frais abusifs liés aux bagages à main. Selon Bustinduy, ces mesures créent un desequilibre entre les droits des passagers et les obligations des compagnies aériennes.
Un autre aspect controversé de la réforme concerne les indemnités pour les retards de vol. Actuellement, les passagers peuvent réclamer une compensation après trois heures de retard. La nouvelle proposition vise à augmenter ce délai à quatre ou six heures, selon la distance du vol.
Si le Parlement Européen approuve cette réforme, les compensations pourraient diminuer. Par exemple, un retard de plus de quatre heures sur des vols de moins de 3 500 kilomètres pourrait donner droit à une indemnité de 300 euros, tandis que pour des trajets plus longs, ce montant serait de 500 euros en cas de retard supérieur à six heures.
Selon l'Association des Lignes Aériennes (ALA), l'augmentation du délai minimum avant indemnisation pourrait réduire le nombre de annulations. Les compagnies pourraient mieux gérer les situations en ayant plus de temps pour trouver un avion de remplacement ou une nouvelle équipe de vol.
Les compagnies soutiennent que l'objectif principal des passagers est d'arriver à destination, plutôt que de recevoir une compensation. Cette perspective soulève des questions sur la protection des droits des consommateurs.
La proposition de réforme doit encore être examinée par le Parlement Européen, où Bustinduy espère qu'une majorité défendra les droits des consommateurs. Il insiste sur la nécessité de renforcer ces droits plutôt que de les réduire, affirmant que l'Espagne continuera à lutter pour les intérêts des consommateurs face aux grandes multinationales.
En conclusion, les changements proposés par la Commission Européenne pourraient avoir des conséquences significatives pour les passagers aériens. La situation reste à suivre de près, car les discussions au sein du Parlement Européen détermineront l'avenir des droits des consommateurs dans le secteur aérien.