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Une Reconstitution du Bagne : Les élus locaux guyanais s'opposent au quartier pénitentiaire de Gérald Darmanin

Publié le : 19 mai 2025

Création d'un quartier de haute sécurité en Guyane

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment annoncé la création d'un quartier de haute sécurité dans une nouvelle prison à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane. Cette décision a suscité de vives critiques, notamment de la part des élus locaux et de personnalités politiques de gauche, qui y voient un retour à une époque révolue.

Ce projet de prison, qui comptera 500 places, inclura quinze cellules réservées aux islamistes/radicalisés. L'objectif affiché est de lutter contre le narcotrafic et de remédier à la surpopulation carcérale dans cette région. Toutefois, cette initiative est perçue comme une réminiscence du passé pénitentiaire de la Guyane.

Réactions des élus locaux

La Collectivité territoriale de Guyane (CTG) a exprimé son opposition à ce projet, affirmant que la Guyane ne devrait pas devenir un lieu d'accueil pour les criminels de l'Hexagone. Dans un communiqué, elle a dénoncé le manque de consultation lors de la rencontre avec Darmanin, soulignant que ce projet rappelle « un bagne de très mauvais goût ».

La sénatrice PS de Guyane, Marie-Laure Phinera-Horth, a également critiqué cette décision, rappelant que des milliers de condamnés avaient été exilés en Guyane dans le passé. Elle a averti que ce projet renvoie à un passé douloureux et qu'il est inacceptable de le revivre.

Comparaisons historiques et préoccupations

Le maire de Saint-Laurent-du-Maroni, Sophie Charles, a souligné que ce projet fait écho à une période sombre de l'histoire de la France. Elle a exprimé l'espoir que cette page de l'Histoire soit définitivement tournée. En réponse aux critiques, Darmanin a demandé d'éviter les comparaisons, les qualifiant d'insultantes pour la République.

Le député GDR de Guyane, Davy Rimane, a qualifié cette annonce de « provocation », critiquant le manque de dialogue avec les élus locaux. Il a rappelé que cette décision évoque les années 1930 et le système pénitentiaire de Kourou.

Appels à l'action et préoccupations sociales

Jean-Victor Castor, également député GDR, a dénoncé l'ironie de la situation. Il a fait remarquer qu'il est interdit de couper des arbres en Guyane, sauf pour construire des prisons ultra-sécurisées. Il a critiqué le gouvernement pour son manque d'investissement dans les infrastructures essentielles comme les routes, les écoles et les hôpitaux.

Castor a insisté sur le fait que la Guyane a besoin de développement et non de nouvelles prisons. Son message est clair : les priorités doivent changer pour répondre aux véritables besoins de la population.

Conclusion

La création d'un quartier de haute sécurité à Saint-Laurent-du-Maroni soulève de nombreuses inquiétudes et critiques. Les élus locaux s'opposent fermement à ce projet, le considérant comme un retour à une période pénitentiaire révolue. Les préoccupations concernant l'avenir de la Guyane et le bien-être de sa population demeurent au cœur des débats.

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