
Ce mercredi soir, une immense pancarte noire a été accrochée à la façade d’un immeuble au cœur du marché de Noël à Strasbourg. Le slogan provocateur, « Papa Noël remigre ces violeurs étrangers », a rapidement attiré l'attention avant d'être enlevé par la police, rapportent plusieurs médias locaux.
L'action a été revendiquée par le groupe Néménis, qui se présente comme féministe et est classé à l'extrême droite. Ce groupe affirme que l'insécurité des femmes en France est principalement liée à l'immigration, une position qui suscite de vives réactions.
La classe politique locale a rapidement condamné cette action. La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a dénoncé sur le réseau Bluesky « ce message raciste » qui, selon elle, détourne le combat contre les violences sexistes et sexuelles.
De son côté, la députée Sandra Regol a écrit à la procureure de la République, qualifiant cette banderole d’« incitation à la haine et à la discrimination ». Le candidat insoumis à la mairie, Florian Kobryn, a également pris position, affirmant que Strasbourg ne sera jamais un terrain d’expression pour les idées racistes.
Némésis, fondé en 2019, répertorie sur ses réseaux sociaux des affaires de violences sexuelles, en mettant souvent en avant la nationalité étrangère des suspects. Ce groupe revendique 300 militantes, mais aborde peu les violences sexuelles qui se produisent dans un cadre familial, qui représentent la majorité des cas.
En janvier dernier, deux militantes de ce groupe avaient déjà déployé une banderole provocatrice lors de la cérémonie des vœux de la maire écologiste de Besançon, Anne Vignot, affichant le message « Violeurs étrangers bienvenus ».
Le marché de Noël de Strasbourg, malgré cet incident, ne « cède pas à la panique ». La sécurité a été renforcée autour de cet événement après la découverte récente d'une arme automatique, ce qui souligne les préoccupations croissantes face aux menaces potentielles.
Les autorités locales, sous la direction de Laurent Nuñez, ont ordonné aux préfets de renforcer la sécurité autour des marchés de Noël, en réponse à des cibles de mouvements terroristes.
Cette situation met en lumière des tensions sociopolitiques autour des questions de sécurité et d'immigration en France. Les réactions des élus montrent une volonté de lutter contre les discours de haine tout en préservant la sécurité publique. L'incident au marché de Noël de Strasbourg soulève des interrogations sur l'évolution de ces débats dans la société française.