Shona Banu, une résidente de Barpeta dans l'État indien d'Assam, a récemment vécu une expérience traumatisante. Elle a été forcée de traverser la frontière vers le Bangladesh, un événement qui a ravivé des craintes parmi de nombreux habitants de la région. Son histoire soulève des questions cruciales sur les droits des citoyens et la situation des immigrants dans cette zone.
Le 25 mai, Shona Banu a été convoquée au poste de police local. Là, elle a été emmenée vers la frontière avec le Bangladesh, où elle a été contrainte de traverser. Elle explique : "Ils m'ont poussée de l'autre côté, sous la menace d'une arme." Pendant deux jours, elle a survécu sans nourriture ni eau, dans une zone marécageuse pleine de moustiques.
Après cet épisode, elle a été transférée dans un ancien prison au Bangladesh. Quatre jours plus tard, elle a été renvoyée en Inde. Ce retour soulève des interrogations sur les raisons de son expulsion et sur le traitement réservé aux personnes déclarées étrangères par les tribunaux.
Des cas similaires à celui de Banu ont été rapportés en Assam, où les autorités ont rassemblé des personnes soupçonnées d'être des "immigrants illégaux". Les responsables de la sécurité frontalière indienne n'ont pas commenté ces incidents. Des sources bangladaises affirment que plus de 1 200 personnes ont été expulsées en mai, dont 100 identifiées comme citoyens indiens.
Les tensions autour de l'immigration sont palpables en Assam, où les préoccupations concernant l'identité ethnique et la citoyenneté sont omniprésentes. Les habitants craignent que l'immigration ne modifie la démographie locale et n'affecte l'accès aux ressources.
Le gouvernement de l'État, dirigé par le Bharatiya Janata Party, a mis en place le Registre National des Citoyens (NRC) pour identifier les résidents indiens. Ce registre vise à établir qui peut prouver qu'il est en Assam depuis le 24 mars 1971. Cependant, près de deux millions de résidents ont été exclus lors de la dernière mise à jour, suscitant des préoccupations et des contestations juridiques.
Les personnes exclues du NRC ont souvent été placées dans des centres de détention, tandis que d'autres font appel de leur exclusion. Le processus a été chaotique et a mis en lumière des failles dans le système judiciaire.
D'autres familles ont également partagé des témoignages similaires. Rita Khatun, par exemple, a vu son mari, Khairul Islam, emmené sans explication. Elle affirme que tous les documents prouvent sa nationalité indienne, mais cela n'a pas suffi aux autorités.
De même, Sanjima Begum a exprimé son inquiétude concernant son père, qui a été déclaré étranger par erreur. Ces histoires montrent que la situation est complexe et que de nombreuses personnes vivent dans la peur d'une nouvelle expulsion.
Les événements récents en Assam mettent en lumière des questions critiques sur les droits des citoyens et le traitement des immigrants. Les récits de Shona Banu et d'autres victimes révèlent une crise humanitaire qui nécessite une attention urgente. Alors que des milliers de personnes continuent de vivre dans l'incertitude, il est essentiel que les autorités respectent les droits fondamentaux de chaque individu.