Le chef des droits de l'homme de l'ONU a récemment exprimé des préoccupations concernant l'interdiction de Palestine Action au Royaume-Uni. Volker Turk a qualifié cette mesure de "dérangeante" et de mauvaise utilisation de la législation anti-terroriste. Il a appelé le gouvernement britannique à lever cette interdiction, la qualifiant de "disproportionnée et inutile".
Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement britannique a proscrit Palestine Action en vertu de la Loi sur le terrorisme de 2000. Cela fait suite à des actions où des militants ont revendiqué la responsabilité d'avoir pulvérisé de la peinture rouge sur deux avions militaires, causant des dommages estimés à 7 millions de livres sterling. Actuellement, cette décision est contestée devant la Haute Cour, avec un jugement attendu à la fin du mois.
Depuis l'introduction de cette interdiction, plus de 170 personnes ont été arrêtées. L'interdiction fait de l'adhésion ou du soutien à Palestine Action un délit passible de jusqu'à 14 ans de prison. Turk a souligné que cette mesure limite les droits de nombreuses personnes qui soutiennent le groupe sans avoir participé à des activités criminelles.
Selon Turk, l'interdiction semble constituer une restriction inacceptable des droits de liberté d'expression, d'assemblée pacifique et d'association. Il a déclaré que cela allait à l'encontre des obligations du Royaume-Uni en vertu du droit international des droits de l'homme. Le groupe Palestine Action a principalement ciblé des entreprises d'armement depuis le début du conflit actuel à Gaza.
Le Parlement britannique a approuvé les plans pour interdire le groupe le 2 juillet, après que des militants ont pénétré dans la base RAF Brize Norton et ont peint deux avions Voyager. Ces avions, selon l'organisation, ont été utilisés pour soutenir l'armée israélienne.
Turk a également critiqué la définition large du terrorisme au Royaume-Uni, qui inclut des actes causant des dommages matériels importants. Il a souligné que, selon les normes internationales, les actes terroristes devraient être limités à des actes criminels visant à causer la mort ou des blessures graves.
Il a ajouté que l'élargissement de la définition du terrorisme pour inclure d'autres comportements, déjà criminels, constitue une mauvaise utilisation de la gravité et de l'impact du terrorisme. Cela pose des questions sur les droits fondamentaux des citoyens.
En conclusion, l'interdiction de Palestine Action par le Royaume-Uni soulève des inquiétudes majeures concernant les droits de l'homme et l'utilisation appropriée des lois anti-terroristes. Les critiques de l'ONU mettent en lumière les implications potentielles sur la liberté d'expression et le droit de s'associer. La situation reste à suivre de près, alors que le jugement de la Haute Cour approche.