Alors que la Banque du Canada maintient ses taux, les experts affirment qu'une simple réduction ne suffira pas à freiner le ralentissement économique

Introduction

La Banque du Canada a maintenu les taux d'intérêt à 2,75 % mercredi, en raison d'une combinaison de données économiques solides et d'incertitudes concernant les tarifs américains. Des experts estiment que, même avec des baisses de taux, cela ne suffira pas à éviter un ralentissement économique.

Situation économique actuelle

Le gouverneur de la Banque, Tiff Macklem, a décrit l'économie canadienne comme étant "plus douce mais pas nettement plus faible". Cette décision marque le deuxième maintien consécutif des taux depuis mars. Les économistes s'attendaient initialement à une réduction des taux de 25 points de base, mais la croissance du PIB au premier trimestre a surpris avec un taux annualisé de 2,2 %.

Cette force économique a été en grande partie attribuée à une augmentation des exportations, les entreprises ayant constitué des stocks avant l'entrée en vigueur des tarifs. Cependant, Macklem a averti que cette croissance pourrait être temporaire, anticipant un second trimestre plus faible.

Inflation et marché immobilier

La récente inflation a montré une croissance des prix ralentie à 1,7 % en avril, principalement en raison de la fin de la taxe carbone. Cependant, l'inflation de base, qui exclut la volatilité sectorielle, a dépassé les 3 %, bien au-delà de l'objectif de 2 % de la Banque. Macklem a souligné que cette hausse mérite une attention particulière.

Concernant le marché immobilier, le courtier en immobilier John Pasalis a indiqué que même une baisse de taux ne relancerait pas le marché. Les incertitudes économiques freinent les achats, et les taux bas ne suffisent pas à rassurer les acheteurs potentiels.

Réactions des petites entreprises

Andreea Bourgeois, directrice de l'économie à la Fédération canadienne des entreprises indépendantes, a déclaré que les petites entreprises approuvaient la décision de maintenir le taux. Toutefois, elles recherchent des signes de croissance économique et des incitations à investir. "Nous voulons que les entreprises dépensent et investissent", a-t-elle ajouté.

La Banque a noté une baisse de la confiance des entreprises dans l'économie. Les entreprises sondées sont moins enclines à investir et à embaucher, principalement à cause des tensions commerciales avec les États-Unis. Cela reflète un manque d'optimisme quant à l'avenir économique.

Approche prudente de la Banque du Canada

La décision de maintenir les taux est perçue comme risquée, selon Royce Mendes de Desjardins. Cette position pourrait inciter les entreprises et les ménages à modifier leurs décisions financières. Mendes a souligné que l'absence d'un filet de sécurité pourrait freiner les investissements.

Macklem n'a pas exclu une baisse des taux lors de la réunion de juillet, si la croissance économique ralentit. Il a mentionné que le conseil de gouvernance a partagé des opinions diverses sur l'avenir, indiquant une prudence accrue face à l'incertitude économique actuelle.

Conclusion

En conclusion, la Banque du Canada a choisi de maintenir les taux d'intérêt face à des données économiques mitigées et à des incertitudes persistantes. Les experts s'accordent à dire que des baisses de taux seules ne suffiront pas à relancer l'économie. La confiance des entreprises et des consommateurs est essentielle pour stimuler l'activité économique.