Pourquoi la Banque d'Angleterre a-t-elle réduit les taux d'intérêt ?

Pourquoi la Banque d'Angleterre a-t-elle réduit les taux d'intérêt ?

La décision de la Banque d'Angleterre de réduire les taux d'intérêt suscite de nombreuses interrogations. Alors que l'inflation dépasse largement l'objectif de 2 %, cette mesure soulève des doutes. Les délibérations du Comité de politique monétaire, composé de neuf membres, ont été particulièrement serrées, entraînant même un vote exceptionnel.

La dynamique du marché de l'emploi

À moyen terme, la Banque estime que le marché de l'emploi exerce moins de pression à la hausse sur l'inflation. Cela s'explique par une baisse du nombre d'offres d'emploi et une augmentation du taux de chômage. Cependant, le gouverneur Andrew Bailey et son équipe devront justifier cette décision face à une inflation encore élevée.

Les chiffres de l'inflation alimentaire, très visibles, devraient continuer à augmenter cette année. Ainsi, les risques d'une nouvelle baisse des taux d'intérêt en novembre persistent. Il est intéressant de noter que la vice-gouverneure Clare Lombardelli et l'économiste en chef Huw Pill ont voté pour maintenir les taux, en désaccord avec le gouverneur.

Impact des réductions de taux sur l'économie

La question plus large est pourquoi cette série de cinq réductions de taux au cours de l'année n'a pas eu un impact plus significatif sur l'économie. La Banque prévoit une croissance du PIB de seulement 0,1 % au second trimestre, selon les données à venir de l'Office for National Statistics.

Cependant, pour le troisième trimestre, la Banque anticipe une amélioration à 0,3 %, en partie grâce à l'accord commercial du Premier ministre avec les États-Unis, qui pourrait stimuler les exportations. Le contexte économique mondial a pesé sur l'économie, avec une baisse de 24 % des exportations de voitures britanniques vers les États-Unis en mai.

Le taux d'épargne et la confiance des consommateurs

Un facteur économique notable est le taux d'épargne très élevé, restant à des niveaux à deux chiffres pendant la pandémie. Bien que les salaires augmentent plus rapidement que l'inflation, les consommateurs n'ont pas eu la confiance nécessaire pour augmenter leurs dépenses. Cela résulte en partie des taux d'intérêt élevés.

Le climat économique, peu encourageant, a également freiné la consommation. Si les dépenses retrouvent un niveau normal et que les taux d'épargne diminuent, la Banque prévoit une amélioration notable de la croissance économique à terme.

Les incertitudes persistantes

Malgré ces prévisions optimistes, le sentiment persistant que l'inflation n'est pas totalement maîtrisée demeure. Cela sera particulièrement visible dans les prix alimentaires à venir. De plus, la Banque perçoit l'impact de certaines politiques gouvernementales, comme l'augmentation de l'Assurance nationale pour les employeurs et le salaire minimum national.

Conclusion

En somme, la réduction des taux par la Banque d'Angleterre soulève des questions complexes. Bien que le marché de l'emploi montre des signes de faiblesse, l'inflation reste une préoccupation majeure. Les prochaines décisions de la Banque seront cruciales pour naviguer dans cette incertitude économique.