La secrétaire générale de Podemos, Ione Belarra, a appelé ce samedi à interdire toute achat de logement en Espagne qui ne soit pas destiné à l'habitation. Cette déclaration a été faite à Málaga, un lieu emblématique de la spéculation immobilière dans le pays depuis des décennies. Elle a souligné que les prix élevés des logements ne sont pas un phénomène naturel, mais le résultat de décisions politiques prises par le bipartisme, notamment le Parti Populaire et le PSOE.
Belarra a accusé ces deux partis d'avoir violé la constitution pendant des décennies, en référence à l'article 47, qui stipule que tous les Espagnols ont le droit à un logement décent. Bien qu'elle ait reconnu les efforts de la loi sur le logement en Espagne, elle a insisté sur le fait que cette loi enfreint ouvertement la constitution, tout en critiquant le PSOE pour avoir proposé une réforme de la loi sur le sol similaire à celle du PP en 2018.
Face à l'inaction politique, Belarra a avancé deux raisons majeures. Premièrement, l'aspiration des politiciens à terminer leur carrière dans des conseils d'administration ou des postes bien rémunérés. Deuxièmement, la difficulté de s'opposer aux intérêts économiques en jeu. Elle a également suggéré que le capitalisme fait appel à des groupes extrêmes lorsqu'il ne peut pas gérer les crises qu'il engendre.
Elle a mentionné les comandos neonazis de Desokupa, qu'elle considère comme devant être illégalisés. Selon elle, ces groupes sont autorisés à agir librement, ce qui est inacceptable. Belarra a exprimé son soutien à ceux qui défendent le droit des plus vulnérables à occuper des logements vides, affirmant que les maisons doivent être habitées et non laissées vides.
Belarra a plaidé pour une intervention sur le marché immobilier, affirmant que Podemos a réussi à introduire, pour la première fois, une loi de régulation des prix des loyers. Elle a précisé que là où cette loi est appliquée, elle fonctionne et permet de réguler les prix. Cependant, elle a critiqué le PSOE pour avoir laissé la spéculation se développer tout au long de la législature.
Elle a insisté sur la nécessité d'interdire toute achat de logement qui ne soit pas destiné à l'habitation. Selon elle, si une maison n'est pas pour une famille travailleuse, elle est destinée à la spéculation, ce qui doit être prohibé conformément à la constitution. Belarra a souligné que les logements doivent servir à vivre et non à être laissés vacants.
La leader de Podemos a jugé essentiel de baisser les prix des loyers par la loi. Elle a rappelé qu'une telle mesure a déjà été mise en œuvre pendant la pandémie, lorsque les prix des loyers ont été gelés grâce à un décret social. Cela prouve qu'il est possible d'intervenir sur le marché du logement de manière constitutionnelle.
Belarra a également noté qu'en Espagne, près de 50% des logements sont achetés sans crédit, un chiffre qui atteint 60% à Málaga. Elle a expliqué que l'achat d'un logement sans hypothèque indique souvent que l'acheteur n'est pas une famille travailleuse, mais plutôt un fonds spéculatif. Cela doit être prohibé pour protéger le droit au logement.
En résumé, Ione Belarra a appelé à une intervention urgente sur le marché immobilier en Espagne. Elle a mis en lumière les défis posés par la spéculation et le rôle des partis politiques dans la crise du logement. En promouvant des mesures législatives claires, elle espère garantir un accès équitable au logement pour tous les Espagnols.