La question "Qu'est-ce qu'une femme ?" a provoqué des conflits politiques et des divisions au sein des partis. Ce débat complexe, chargé d'émotions, concerne les droits des personnes trans et les droits des femmes. Aujourd'hui, un jugement de la Cour suprême pourrait apaiser une controverse qui a laissé de nombreux politiciens à Westminster dans l'embarras.
Lors d'un débat sur la BBC en juin dernier, le leader du Parti travailliste, Sir Keir Starmer, a cité l'ancien Premier ministre Tony Blair, affirmant qu'une femme est "biologiquement" définie par la présence d'un vagin. Cette déclaration a suscité des critiques, notamment de J.K. Rowling, qui a accusé le parti d'adopter une approche dénigrante vis-à-vis des préoccupations des femmes.
Le sujet de l'auto-identification pour les personnes trans a longtemps été délicat pour le Parti travailliste. Bien que le manifeste de 2019 ait promis l'introduction de l'auto-identification, Sir Keir a récemment déclaré que "une femme est une adulte de sexe féminin". Ce changement de position a été perçu comme un retour au bon sens face à la pression interne.
Le Parti conservateur a tenté de tourner en dérision la position de Sir Keir. Lors de la conférence des conservateurs en 2023, Rishi Sunak a affirmé que "un homme est un homme, une femme est une femme". Cependant, ses moqueries ont été controversées, surtout en présence de la mère d'une adolescente trans assassinée, qui a demandé des excuses.
En réponse à la décision de la Cour suprême, Kemi Badenoch, ministre des Femmes et de l'Égalité, a salué cela comme une victoire pour toutes les femmes ayant subi des abus pour avoir exprimé des opinions sur le sujet. Cela montre à quel point la question des espaces de sexe unique est devenue centrale dans le discours politique.
Le SNP a également été touché par ce débat. L'ancienne dirigeante, Nicola Sturgeon, a soutenu l'expansion des droits trans, mais cela a provoqué des tensions au sein du parti. Le ministre écossais John Swinney devra maintenant naviguer dans cette situation délicate, en respectant la loi interprétée par la Cour suprême.
Les Libéraux-démocrates, malgré leur position pro-droits trans, ont également rencontré des problèmes internes. Leur leader, Sir Ed Davey, a été critiqué pour ses commentaires sur les droits des personnes trans, ce qui a entraîné des réactions négatives tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du parti.
Le parti Reform UK s'oppose fermement à ce qu'il qualifie d'indoctrination transgenre, affirmant qu'il existe deux sexes et deux genres. Leur contrat électoral pour 2024 stipule que les écoles doivent avoir des installations de sexe unique pour protéger les enfants.
À l'opposé, le Parti vert soutient les droits des personnes trans, affirmant que les identités non binaires sont valides. Cependant, des divisions internes persistent, illustrant la complexité de cette question au sein de leurs rangs.
La décision de la Cour suprême a temporairement soulagé la pression sur le gouvernement travailliste et d'autres politiciens face à la question "Qu'est-ce qu'une femme ?". Toutefois, avec des passions élevées des deux côtés, il est peu probable que ce débat disparaisse de sitôt. La lutte pour une définition claire et respectueuse des genres continuera d'alimenter les discussions politiques.