Une alternative à l'infanticide : la « boîte à bébé » d'un groupe anti-avortement soulève la controverse en Croatie
Introduction
La récente ouverture de la première « boîte à bébé » en Croatie par un groupe lié à l’Église catholique a suscité un vif débat. Ce dispositif, destiné à accueillir des nourrissons non désirés, soulève des questions éthiques et sociales dans un pays à forte tradition religieuse. Les défenseurs des droits des femmes y voient un risque anti-avortement.
La mise en place de la boîte à bébé
Inaugurée en février, cette boîte à bébé a été créée par l’association « Bethléem Zagreb ». Située dans un couvent de la capitale, elle offre un espace chauffé avec un petit lit pour accueillir les nouveau-nés. Lorsque quelqu'un dépose un enfant, une alarme prévient la responsable et les religieuses présentes.
Les organisateurs affirment que cette initiative vise à protéger des vies et à éviter des cas d'infanticide. Alberta Vrdoljak, responsable du projet, souligne que l'idée est née après des événements tragiques, notamment le sauvetage d'un bébé abandonné dans une poubelle.
Réactions et critiques
Cette initiative ne fait pas l'unanimité. Plusieurs ONG et groupes féministes s'opposent à la boîte à bébé, la qualifiant d'illégale et dangereuse. Ils estiment qu’elle pourrait inciter les femmes à mener à terme des grossesses non désirées. Ces organisations demandent le retrait immédiat de cette installation.
Les critiques soulignent que la boîte à bébé pourrait être perçue comme un cheval de Troie pour les groupes anti-avortement, particulièrement influents en Croatie. Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies a également exprimé des préoccupations à ce sujet.
Les implications légales
La question de la légalité de cette initiative est centrale. En Croatie, abandonner un enfant est un crime. Cela soulève des interrogations sur les conséquences juridiques pour les femmes qui choisiraient d'utiliser la boîte. Alberta Vrdoljak défend son projet, le présentant comme une alternative à l'infanticide plutôt qu'une interdiction de l'avortement.
Les critiques, cependant, considèrent que cette solution ne fait qu'ajouter de la culpabilité aux femmes déjà en difficulté. La discussion autour de la boîte à bébé met en lumière des tensions entre droits des femmes et valeurs traditionnelles.
Conclusion
La boîte à bébé en Croatie représente un tournant dans la manière dont la société aborde la question des nourrissons non désirés. Bien que son intention soit de sauver des vies, elle soulève des inquiétudes quant aux droits des femmes et à la légalité de l'abandon. Ce débat continuera probablement à diviser l'opinion publique dans un pays où les valeurs religieuses demeurent très influentes.
