Un incident a récemment provoqué un certain malestar en Belgique. Lors d'un dîner, le président du Parlement des Pays-Bas, Martin Bosma, a proposé au diplomate français de se partager la Belgique. Cette déclaration, faite à la fin février, a été révélée par le quotidien néerlandais NRC. Les réactions ne se sont pas fait attendre.
Martin Bosma, député du Parti pour la Liberté, a fait cette suggestion en présence de l'ambassadeur de France et d'autres députés. Selon la chroniqueuse Petra de Koning, l'ambassadeur a tenté de calmer la situation, car plusieurs participants étaient stupéfaits. Bosma, lorsqu'interrogé par le NRC, a confirmé ses propos sans les démentir.
Il a déclaré que dans ce type de rencontre, il est normal de discuter de politique et d'éventualités. RTL, une chaîne belge, a qualifié cette idée de "surrealiste", ravivant des tensions anciennes dans un pays déjà divisé entre deux communautés linguistiques.
Cette suggestion a suscité des interrogations sur l'avenir de la Belgique. RTL s'est demandé si le pays était en train de toucher à sa fin. Bien que certains rêvent secrètement d'une séparation, la question semble également intéresser au-delà des frontières belges. Les Pays-Bas ont déjà des idées sur la manière dont cela pourrait se réaliser.
La situation de Bruxelles, en tant que centre économique et siège des institutions de l'Union Européenne, est également en jeu. Que deviendrait cette ville si une telle réorganisation se produisait ?
Le débat sur un "Grand Pays-Bas" n'est pas nouveau. Des élites ultranationalistes néerlandaises envisagent régulièrement d'absorber le nord de la Belgique. Geert Wilders, le leader du PVV, a souvent évoqué cette perspective. En Belgique, le parti d'extrême droite Vlaams Belang a également proposé de rétablir les deux royaumes unis jusqu'à la Guerre de quatre-vingts ans.
Le Premier ministre actuel, Bart de Wever, a exprimé des sentiments similaires, affirmant qu'il serait plus heureux en tant que néerlandais du sud. En 2021, il a déclaré avoir toujours rêvé d'une unification des néerlandophones.
Récemment, Bart de Wever a légèrement modéré sa position. Dans une interview, il a reconnu que Flandre et Pays-Bas partagent de nombreux points communs. Cependant, il a précisé que ce n'était pas le moment de discuter de réunification. Le quotidien Le Soir a souligné que les propos de Bosma, venant du président de la Chambre des Pays-Bas, prennent une tournure moins humoristique.
Les déclarations de Martin Bosma ont relancé un débat sensible en Belgique. Bien que certaines idées puissent sembler fantaisistes, elles révèlent des tensions persistantes entre les communautés. L'avenir de la Belgique reste incertain, et ces discussions pourraient avoir des conséquences profondes sur l'identité nationale.