
La France a affirmé mardi avoir apporté un soutien logistique à l’armée du Bénin, à la demande de Cotonou. Ce soutien a été coordonné avec le bloc ouest-africain pour déjouer un putsch à seulement quatre mois de la prochaine présidentielle. L'instabilité politique en Afrique de l'Ouest est alarmante, avec plusieurs coups d'État depuis le début de la décennie.
Des juntes au Burkina Faso, au Niger et au Mali ont revendiqué une rupture avec la France, ancienne puissance coloniale. En plus de l'appui à l'armée béninoise, le président Emmanuel Macron a mené un effort de coordination et d'échange d'informations avec les pays de la région. Cela montre l'importance de la collaboration face à cette crise.
Dimanche matin, des militaires sont apparus à la télévision béninoise, annonçant la destitution de Patrice Talon. Cependant, après une journée d'incertitude, Talon a déclaré que la situation était « totalement sous contrôle ». Les autorités ont rapporté plusieurs victimes suite aux affrontements entre mutins et forces loyales.
Pour reprendre le contrôle, le Bénin a bénéficié de l'aide du Nigeria, qui a mené des frappes sur la base de Togbin. De plus, Abuja a envoyé des troupes au sol pour aider à la reprise de cette base. La Cédéao a également annoncé l'envoi de renforts militaires, soulignant l'urgence de la situation.
Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cédéao, a déclaré que notre communauté est en état d'urgence. Il a pointé la contagion djihadiste et les coups d'État comme des menaces majeures. Une douzaine de militaires ont été arrêtés, mais certains putschistes, dont le lieutenant-colonel Pascal Tigri, sont toujours en fuite.
Les mutins avaient pris en otage deux hauts gradés de l’armée, mais ceux-ci ont été libérés lundi. La vie à Cotonou a rapidement repris son cours, malgré ces événements troublants. Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016, doit passer la main en avril lors de la présidentielle.
Patrice Talon est salué pour le développement économique du Bénin, mais il est également critiqué pour son virage autoritaire. Son dauphin, le ministre des Finances Romuald Wadagni, est l'archi-favori du scrutin, tandis que le principal parti d'opposition, les Démocrates, est exclu.
Mardi, Thomas Boni Yayi, ancien président et dirigeant des Démocrates, a condamné la tentative de coup d'État. Il a déclaré : « Je condamne avec la dernière rigueur cette attaque sanglante ». Yayi a également appelé à des élections libres et transparentes, soulignant l'importance de la démocratie.
La situation au Bénin reste tendue alors que le pays se dirige vers les élections présidentielles. Les tensions politiques et les tentatives de coup d'État soulignent la fragilité de la démocratie dans la région. Les acteurs internationaux, comme la France et la Cédéao, jouent un rôle crucial dans la stabilisation de cette situation complexe.