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Xanax, Valium, Lexomil… Pourquoi les Français restent-ils toujours aussi accros aux benzodiazépines ?

Publié le : 10 avril 2025

Consommation de benzodiazépines en France

En France, 9,1 millions de personnes ont pris au moins une benzodiazépine l'année dernière. Cela place le pays au deuxième rang des consommateurs en Europe, juste derrière l'Espagne. Cette situation soulève des préoccupations quant à la santé mentale de la population.

Quentin, un trentenaire, admet qu'il a « du mal à se passer » de son traitement au Valium. Sur prescription de son psychiatre, il consomme plusieurs dizaines de gouttes chaque jour. « Cela calme mes angoisses », explique-t-il, tout en notant la fatigue qui suit la prise du médicament.

Campagne de sensibilisation de l'ANSM

Ce jeudi, l'ANSM a lancé une nouvelle campagne pour promouvoir le « bon usage » des benzodiazépines. L'objectif est de réduire la consommation de ces médicaments, souvent utilisés comme sédatifs ou tranquillisants. Les benzodiazépines les plus connues incluent le Valium, le Xanax, et le Stillnox.

Philippe Vella, directeur médical de l'ANSM, souligne que bien que la consommation ait baissé dans les années 2000, elle reste trop élevée. En effet, la France est « loin devant » des pays comme le Royaume-Uni et l'Allemagne en termes de consommation de ces médicaments.

Évolution de la consommation chez les jeunes

La consommation de benzodiazépines a baissé de seulement 5 % depuis dix ans. Cependant, cette diminution est modeste, et le nombre de consommateurs demeure préoccupant. Catherine Paugam-Burtz, directrice générale de l'ANSM, avertit que l'usage augmente particulièrement chez les jeunes filles de moins de 19 ans, avec une hausse de 40 % en six ans.

Ces médicaments, bien qu'efficaces pour traiter les angoisses, comportent des risques significatifs. Ils peuvent entraîner somnolence, convulsions, et augmenter le risque d'accidents. Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables, risquant des chutes aux conséquences graves.

Responsabilité des prescripteurs

La majorité des prescriptions de benzodiazépines proviennent de médecins généralistes. Sébastien Adnot, médecin à Carpentras, reconnait prescrire ces médicaments pour leur efficacité anxiolytique. Toutefois, il insiste sur le fait que les prescriptions ne sont pas faites à la légère, surtout dans un contexte d'augmentation de l'anxiété post-Covid.

Michaël Rochoy, généraliste à Outreau, souligne que le sevrage est complexe. Il interroge également les raisons derrière l'anxiété croissante dans la société. Les médecins ont une part de responsabilité, mais la question est plus large.

Mesures prises pour réduire l'usage

Des mesures ont été mises en place pour limiter l'usage des benzodiazépines. Cela inclut des pictogrammes sur les boîtes, la prescription de molécules à élimination rapide, et une réduction du remboursement. Cependant, l'ANSM estime que ces actions sont insuffisantes.

La nouvelle campagne de l'ANSM vise à informer le public, notamment les jeunes, sur les dangers des benzodiazépines. Des affiches et des vidéos seront diffusées pour rappeler que ces médicaments ne traitent que les symptômes, sans s'attaquer aux causes sous-jacentes.

Conclusion

La situation des benzodiazépines en France est préoccupante. Bien que des efforts soient faits pour sensibiliser et réduire leur usage, il reste crucial de continuer à travailler sur la santé mentale. L'ANSM insiste sur la nécessité d'un accompagnement et d'alternatives pour ceux qui en ont besoin.

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