La position de Pierre Poilievre sur les droits des Autochtones suscite des préoccupations parmi les défenseurs. Bien qu'il mette en avant le développement des ressources et la réconciliation économique, certains remettent en question son bilan sur des sujets cruciaux comme les écoles résidentielles et les droits autochtones.
Dans une publicité électorale, Pierre Poilievre s'adresse à un buste de John A. Macdonald, soulignant l'importance de projets nationaux. Ce geste illustre son admiration pour le premier ministre canadien, connu pour avoir construit le chemin de fer en déplaçant les Peuples autochtones et en soutenant le système des écoles résidentielles.
Bruce McIvor, avocat métis, s'inquiète de cette admiration. Selon lui, Poilievre aspire à être un Macdonald du XXIe siècle, ce qui soulève des questions sur ses intentions envers les Autochtones.
En 2008, le jour où Stephen Harper a présenté des excuses historiques aux anciens élèves des écoles résidentielles, Poilievre a déclaré que les survivants avaient besoin d'une meilleure éthique de travail plutôt que de compensation. Cette déclaration a été largement critiquée et a mis en lumière son manque de soutien pour les droits autochtones.
Lors d'un débat en 2021, il a voté contre une loi visant à aligner les lois canadiennes sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, affirmant que cela donnerait un droit de veto aux Premières Nations sur les projets de développement.
Poilievre a promis de créer un corridor énergétique au Canada, affirmant qu'il serait "pré-approuvé" pour les pipelines et autres infrastructures. Cette approche suscite des inquiétudes, notamment de la part de McIvor, qui souligne l'importance de la consultation avec les Autochtones avant toute décision.
De plus, il a promis des permis pour des projets miniers en Ontario, ce qui a été critiqué pour son manque de consultation préalable avec les communautés autochtones.
Des leaders comme le chef métis Derek Epp ont salué l'idée d'un impôt sur les ressources proposé par le Parti conservateur, qui permettrait aux Premières Nations de taxer les projets sur leurs terres. Cependant, des inquiétudes subsistent quant à son application et à son impact sur l'autonomie des communautés.
John Desjarlais, directeur exécutif d'un réseau de ressources autochtones, a exprimé des réserves sur la possibilité que la relation entre les communautés et l'industrie soit compromise, ce qui pourrait réduire leur capacité à négocier des termes favorables.
La position de Pierre Poilievre sur les droits des Autochtones et son approche vis-à-vis des ressources soulèvent des questions importantes. Bien qu'il propose des initiatives prometteuses, le manque de consultation et son admiration pour des figures controversées comme Macdonald laissent certains sceptiques quant à sa réelle intention de soutenir la réconciliation et les droits autochtones.