Un coup d'État a interrompu l'expérience démocratique en Birmanie, un pays de 57 millions d'habitants. Cela a plongé la nation, connue pour ses pagodes et son jade, dans un passé récent de répression militaire. Depuis, une guerre civile sanglante a causé le déplacement de 3,5 millions de personnes et a mis plus d'un tiers de la population au bord de la famine.
Récemment, un puissant tremblement de terre a frappé le pays, mais la dimension de la destruction reste inconnue. Son épicentre se trouve dans l'une des régions les plus isolées du monde. Une résidente de Yangón a partagé son expérience après avoir retrouvé la connexion, signalant que "le tremblement a duré environ deux minutes".
Le tremblement de terre, d'une magnitude de 7,7, a causé des dégâts non seulement en Birmanie, mais aussi dans des pays voisins comme la Thaïlande, la Chine et le Vietnam. À la fin de la journée, les autorités birmanes ont annoncé plus de 200 morts et 700 blessés, mais des organisations internationales estiment que le bilan est bien plus élevé.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des bâtiments effondrés à Mandalay, la deuxième plus grande ville du pays. Une pagode vieille de 1 000 ans et le Palais de Mandalay ont subit des dommages considérables. Des tentes de secours ont été installées pour accueillir les blessés, et de nombreux témoignages évoquent des centaines de morts dans des localités proches de l'épicentre.
La junte militaire, au pouvoir depuis le coup d'État de février 2021, a déclaré l'état d'urgence dans six zones du pays et a lancé un appel à l'aide internationale. Marie Manrique, coordinatrice de la Croix-Rouge, a souligné que "l'infrastructure publique a subi d'importants dommages". Les inquiétudes portent également sur l'état des grandes barrages.
Joe Freeman, d'Amnesty International, a ajouté que le tremblement de terre ne pouvait pas survenir à un pire moment. La population civile subit déjà des attaques aériennes militaires et des combats entre groupes rebelles et l'armée. Cela complique l'assistance humanitaire.
Dans certaines régions, le contrôle militaire rend l'accès à Internet difficile, ce qui complique la communication. Zin Mar Aung, du Gouvernement de l'Unité Nationale, a expliqué que de nombreuses zones sont isolées à cause de ces restrictions. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) mobilise des ressources pour envoyer des fournitures médicales rapidement.
Cependant, le programme américain d'assistance internationale ne peut pas intervenir en raison du démantèlement de l'agence USAID. Arif Noor, de l'organisation CARE, a déclaré que "19,9 millions de personnes ont besoin d'assistance humanitaire".
Quatre ans après le coup d'État, le pays est en proie à une guerre civile brutale. La situation s'est détériorée au point que Birmanie est maintenant proche d'une grande famine. Les Nations Unies rapportent que près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.
De plus, l'armée birman a inondé le pays de mines terrestres, excepté à Naypyidaw, où résident les hauts responsables militaires. Le nombre de victimes causées par ces mines a triplé l'année dernière, affectant notamment les enfants.
Birmanie est maintenant l'un des pays les plus touchés par les conflits et les crises humanitaires. La communauté internationale doit agir rapidement pour répondre aux besoins croissants de la population. L'avenir de ce pays reste incertain, et chaque jour compte pour sauver des vies.