
La BNP Paribas a été reconnue complice des violences au Soudan sous le régime d'Omar el-Béchir. Un jury populaire à New York a statué que la banque avait organisé des transactions commerciales qui ont financé l'armée et les milices du régime. Cette décision marque un tournant dans la responsabilité des institutions financières face aux abus des droits humains.
Le jury a attribué des dommages et intérêts de 20,75 millions de dollars aux trois plaignants, tous des citoyens américains d'origine soudanaise. Ces victimes ont relaté des expériences traumatisantes, incluant emprisonnement, torture et violence physique. Ce verdict pourrait ouvrir la voie à d'autres poursuites contre la banque.
Les plaignants, dont Entesar Osman Kasher, ont reçu des compensations significatives. Kasher a été emprisonnée et violée, tandis que d'autres plaignants, comme Abulgasim Suleman Adballa, ont également subi des violences extrêmes. La reconnaissance de leurs souffrances par le jury est un pas important vers la justice.
BNP Paribas a contesté le verdict, affirmant que sa responsabilité n'avait pas été prouvée. La banque a soutenu que le régime d'Omar el-Béchir aurait commis les mêmes exactions sans son intervention. Un porte-parole a déclaré que la décision du jury était « manifestement erronée » et que la banque avait des arguments solides pour interjeter appel.
La banque a également souligné qu'elle avait été jugée selon les lois suisses en raison de ses liens avec une filiale à Genève. Cela a ajouté une complexité juridique au procès, qui pourrait influencer d'autres affaires similaires à l'avenir.
Ce verdict est perçu comme une victoire pour les droits des victimes. Michael Hausfeld, l'un des avocats des plaignants, a déclaré que cela pourrait servir de référence pour d'autres cas similaires. Les institutions financières, selon lui, ne peuvent ignorer les conséquences de leurs actions.
Les avocats des plaignants estiment que ce jugement pourrait encourager d'autres victimes à se manifester. Cela pourrait également inciter les banques à adopter des pratiques plus responsables pour éviter de telles situations à l'avenir.
Le Soudan a connu des violences extrêmes, avec des millions de personnes touchées. Selon les Nations unies, entre 2002 et 2008, la guerre au Darfour a causé 300 000 morts. Omar el-Béchir, qui a dirigé le pays pendant 30 ans, est recherché pour génocide et crimes contre l'humanité.
BNP Paribas a été impliquée dans des transactions de plus de 80 milliards de dollars entre 2002 et 2009. Cette implication soulève des questions sur la responsabilité des banques dans des régimes oppressifs. Le verdict pourrait avoir des répercussions sur la manière dont les institutions financières sont perçues et jugées dans le futur.
La décision du jury à l'encontre de BNP Paribas marque un moment crucial dans la lutte pour la justice. Elle souligne la responsabilité des institutions financières dans des situations de conflit. Ce verdict pourrait inspirer d'autres victimes à revendiquer leurs droits et à chercher réparation pour les injustices subies.