La famille d'un lanceur d'alerte de Boeing, qui a mis fin à ses jours l'année dernière, a déposé une plainte pour mort injustifiée contre la société. Cette action juridique met en lumière les allégations de harcèlement et d'abus subis par John Barnett après avoir exprimé des inquiétudes concernant des problèmes de sécurité.
La plainte affirme que le comportement de l'entreprise était "la cause claire et prévisible" de la mort de M. Barnett. Boeing a exprimé sa tristesse face à cette tragédie et a présenté ses condoléances à la famille.
Le procès, qui compte 146 pages, a été déposé par sa mère, Vicky Stokes, ainsi que par ses frères, Rodney et Michael. Il a été soumis au tribunal de district des États-Unis de Caroline du Sud. La plainte attribue sa mort aux actions de Boeing, notamment une campagne de représailles de la part de ses supérieurs, créant un environnement de travail hostile.
Elle souligne que, qu'importe l'intention de Boeing, il était absolument prévisible que le comportement de l'entreprise entraînerait des problèmes de santé mentale, tels que le PTSD et une dépression insupportable pour M. Barnett.
John Barnett a travaillé pour Boeing pendant 32 ans, occupant le poste de responsable qualité à l'usine de North Charleston, en Caroline du Sud. Il a exprimé de nombreuses préoccupations concernant des violations des procédures de sécurité et des défauts dans les avions en production.
En 2019, il a déclaré à la BBC que des employés sous pression avaient délibérément installé des pièces de qualité inférieure sur les avions. Il a également mis en lumière des problèmes graves avec les systèmes d'oxygène du 787, ce qui pourrait compromettre la sécurité des passagers en cas d'urgence.
Boeing a nié les assertions de M. Barnett, mais une révision par la FAA en 2017 a confirmé certaines de ses préoccupations. Cette révision a révélé que la localisation d'au moins 53 pièces "non conformes" était inconnue, entraînant des actions correctives.
Concernant les cylindres d'oxygène, Boeing a reconnu avoir identifié des bouteilles défectueuses, mais a nié qu'elles aient été installées sur des avions. Suite à la plainte, l'entreprise a exprimé sa tristesse et a réaffirmé qu'elle avait traité les questions de qualité soulevées par M. Barnett avant son départ.
La sécurité chez Boeing a été mise sous les projecteurs à la suite d'un incident l'année dernière, où un panneau de porte inutilisé est tombé d'un nouvel avion 737 Max peu après le décollage. Cet événement a suscité une attention accrue sur les procédures de contrôle qualité de l'entreprise.
En réponse à ces préoccupations, Boeing a nommé un nouveau PDG et a élaboré un plan d'action détaillé pour aborder les problèmes soulevés par les régulateurs. La société a également souligné qu'elle apprécie les employés qui s'expriment et a mis en place des systèmes pour les encourager à le faire de manière confidentielle.
La plainte déposée par la famille de John Barnett met en lumière des allégations graves concernant la culture de travail chez Boeing. Les conséquences tragiques de cette situation soulèvent des questions importantes sur la sécurité et le bien-être des employés au sein de l'entreprise. La suite de cette affaire pourrait avoir des implications significatives pour Boeing et ses pratiques de gestion.