Le gouvernement des États-Unis prévoit de plus que doubler les droits de douane sur les importations de bois d'œuvre en provenance du Canada. Le nouveau taux proposé est de 34,45 %, contre 14,54 % précédemment. Cette décision a été confirmée par le bureau du premier ministre de la Colombie-Britannique et la Coalition du bois d'œuvre des États-Unis.
Cette augmentation des droits de douane est redoutée depuis longtemps, surtout dans le contexte de la guerre commerciale croissante entre le Canada et les États-Unis. Elle représente un nouveau coup dur pour l'industrie forestière déjà en difficulté de la Colombie-Britannique, qui a perdu des milliers d'emplois ces dernières années.
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a condamné cette hausse des droits comme une attaque contre les travailleurs forestiers et les citoyens de la province. Il a exprimé son intention de mettre cette question à l'ordre du jour fédéral pour protéger les intérêts de l'industrie.
Bien que le Canada ait échappé à des tarifs supplémentaires récemment, l'inquiétude demeure élevée concernant les droits sur l'industrie du bois d'œuvre en Colombie-Britannique. Eby espère que le gouvernement fédéral se concentrera sur cette problématique alors que le secteur forestier cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis.
Il a souligné que les Canadiens et les Américains ont besoin d'une fin à ce conflit commercial, car de nombreuses familles aux États-Unis dépendent du bois canadien pour construire ou rénover leurs maisons.
Les producteurs de bois américains considèrent les frais de coupe canadiens comme une subvention injuste, car ils doivent payer des tarifs de marché. La Coalition du bois d'œuvre des États-Unis a salué l'augmentation des droits, affirmant que ces pratiques commerciales déloyales sont conçues pour maintenir une part de marché artificiellement gonflée pour les produits canadiens.
Andrew Miller, président de la coalition, a déclaré que ces mesures nuisent à la production américaine et mettent en péril les emplois aux États-Unis. Cela souligne la tension croissante entre les deux pays concernant le commerce du bois.
Le gouvernement canadien, par le biais de Global Affairs Canada, a été contacté pour savoir s'il prévoit des contre-mesures face à cette augmentation des droits. Lors de la précédente hausse en août 2024, le gouvernement avait annoncé son intention de contester les droits devant le tribunal du commerce international américain.
David Eby a affirmé que le gouvernement de la Colombie-Britannique collaborerait avec le secteur forestier et le gouvernement fédéral pour lutter contre ces droits par tous les moyens possibles. Il a prévu de discuter directement de cette question avec le Premier ministre.
L'industrie forestière de la Colombie-Britannique fait face à de nombreux défis, notamment une infestation de beetle qui a décimé des milliers d'arbres. De nombreuses scieries ferment leurs portes, et plusieurs grandes entreprises forestières ouvrent de nouvelles installations aux États-Unis.
En 2023, des données de Statistique Canada ont révélé que la Colombie-Britannique avait perdu plus de 40 000 emplois dans le secteur forestier depuis le début des années 1990. Cette situation soulève de vives inquiétudes quant à l'avenir de l'industrie dans la province.
La décision des États-Unis d'augmenter les droits de douane sur le bois d'œuvre canadien représente un défi majeur pour l'industrie forestière de la Colombie-Britannique. Les implications de cette hausse pourraient être dévastatrices, non seulement pour les producteurs locaux, mais aussi pour les travailleurs et leurs familles qui dépendent de cette industrie. La réponse du gouvernement canadien sera cruciale pour l'avenir de ce secteur vital.