Cinq associations judiciaires et fiscales ont adressé ce mercredi une lettre au ministre de la Justice, Félix Bolaños. Cette démarche fait suite aux accusations selon lesquelles elles auraient diffusé des "bulos" dans leurs critiques concernant la réforme en cours. Elles affirment que leur volonté d'exprimer une opinion et d'alerter la société sur les risques de la norme projetée ne constitue pas la diffusion d'informations fausses.
Les associations, parmi lesquelles figurent les plus représentatives des carrières judiciaires, estiment que qualifier leurs propos de 'bulos' est une manière de délegitimer la dissidence en démocratie. Leur critique des changements proposés souligne un recul pour l'état de droit et l'indépendance judiciaire.
En réponse aux critiques, le ministère de la Justice a diffusé sa version des faits. Il a affirmé avoir identifié une dizaine de "bulos". Bien que cette réponse n'ait pas été prévue pour être rendue publique, elle a été diffusée, incitant les associations à répliquer à la version du ministère.
Les associations maintiennent que, malgré leur soutien à certaines réformes spécifiques, le projet de loi représente, de manière générale, un recul en matière de respect des principes constitutionnels. Cela inclut le mérite et la capacité dans l'accès aux carrières judiciaires et fiscales, mettant ainsi en péril l'indépendance judiciaire.
Les associations ont exprimé leur désir de maintenir une attitude "constructive" et de favoriser le dialogue. Elles se distancient du climat de tensions qui caractérise le discours politique actuel, affirmant qu'elles ne souhaitent pas y participer. Leur objectif est de trouver des positions communes pour améliorer le système judiciaire.
La lettre adressée à Bolaños se termine par une demande explicite : que les associations soient épargnées de qualifications ou d'étiquettes telles que "bulo" ou "fango". Elles souhaitent pouvoir continuer leur travail dans un climat de respect.
La missive est signée par plusieurs organisations, notamment l'Association Professionnelle de la Magistrature, l'Association Judiciaire Francisco de Vitoria, le Forum Judiciaire et Indépendant, ainsi que l'Association de Fiscales et l'Association Professionnelle et Indépendante de Fiscales.
En dehors de cet échange de reproches, des groupes tels que Juezas et Jueces pour la Démocratie et la Union Progressiste de Fiscales restent en retrait, étant plus proches des positions du gouvernement.
Cette situation met en lumière les tensions entre les associations judiciaires et le ministère de la Justice. Les critiques sur la réforme soulignent des enjeux fondamentaux concernant l'indépendance judiciaire et le respect des principes constitutionnels. Le dialogue et le respect mutuel semblent être des éléments clés pour avancer dans cette discussion.