Le juge d'instruction numéro 41 de Madrid, Juan Carlos Peinado, a refusé ce lundi que le ministre de la Présidence, Félix Bolaños, puisse témoigner par écrit dans l'affaire ouverte contre Begoña Gómez. Selon une décision révélée par EL MUNDO, Peinado insiste sur le fait que l'interrogatoire doit se faire de manière orale.
Bolaños a été convoqué pour témoigner le 16 avril dans une affaire de malversation de fonds publics concernant la nomination et les fonctions de l’assistante de Moncloa, Cristina Álvarez. Le ministre avait demandé au magistrat de pouvoir déclarer par écrit, en vertu de l'article 412 de la Loi de Procédure Pénale.
Le juge Peinado soutient que le ministre a fait une interprétation erronée de ce texte légal. En effet, il précise que les faits sur lesquels le témoignage doit porter ne sont pas liés à son poste actuel, mais à un ancien poste, celui de Secrétaire Général de la Présidence.
Bolaños a occupé ce poste depuis juin 2018, à la suite de la motion de censure gagnée par Pedro Sánchez. Peu après, Cristina Álvarez a été engagée comme conseillère, avec pour fonction officielle celle de directrice des programmes de la Secrétariat Général de la Présidence.
Dans la même décision, le juge Peinado n'oppose pas d'« inconvénient » à ce que Bolaños témoigne dans le complexe de la Moncloa plutôt qu'au Ministère de la Justice. Peinado, visiblement agacé par le traitement reçu lors de la déclaration de Sánchez à La Moncloa, avertit maintenant son proche collaborateur qu'il n'y a aucun problème à accéder à la demande de Bolaños.
Ce dernier a demandé à témoigner à La Moncloa pour éviter des problèmes de sécurité, étant donné que le Ministère de la Justice est situé dans le centre de Madrid, précisément sur la rue de San Bernardo.
Peinado souligne qu'il est essentiel de garantir l'accès au véhicule judiciaire pour le ministre. Il demande également qu’un véhicule du parc automobile ministériel soit mis à disposition pour faciliter le transfert entre le tribunal et le complexe présidentiel.
Cette exigence vise à assurer la sécurité et la logistique lors de la déclaration, tout en respectant les procédures judiciaires en place. La situation met en lumière les tensions entre le gouvernement et le système judiciaire.
En somme, le juge Peinado a clairement établi que le témoignage de Félix Bolaños doit se faire de manière orale, tout en ouvrant la voie à une déclaration dans un cadre sécurisé. Cette affaire continue de susciter l'intérêt et met en avant les enjeux politiques et judiciaires actuels en Espagne.