En seulement 12 mois, la Patria Grande se joue sur le continent américain. Les élections en Bolivie, au Chili, au Honduras, en Colombie, au Costa Rica et au Pérou détermineront l'avenir de la deuxième marea rosa. Ce contexte est marqué par l'émergence de nouveaux leaders comme Trump, Bukele et Milei, qui influencent le paysage politique.
Le premier défi pour le bloc de gauche aura lieu ce dimanche en Bolivie. Ce pays, considéré comme un bastion grâce à la révolution indigène et à la popularité d'Evo Morales, se prépare à des élections cruciales. Après deux décennies de pouvoir, interrompues seulement par un bref mandat d'opposition, la situation pourrait changer radicalement.
Les sondages prévoient un duel entre deux candidats conservateurs, Jorge Tuto Quiroga et Samuel Doria, pour la deuxième tour. Si aucun d'eux n'atteint 50 % des voix, un second tour est prévu en octobre. Ce face-à-face pourrait redéfinir l'avenir politique du pays.
Les candidats de l'Alianza Libre et de l'Alianza Unidad oscillent entre la droite et le centre. Ce qui est frappant, c'est qu'ils ont tenté de s'unir en tant qu'opposition, mais les désaccords ont entravé leurs efforts. Malgré cela, ils ont réussi à dépasser les 40 % d'intentions de vote, avec une avance significative sur leurs concurrents.
Parmi ces concurrents, Manfred Reyes Villa et Rodrigo Paz se distinguent. Reyes, ancien maire, a souligné l'importance des anciens maires dans la gouvernance, tandis que Paz a mené une campagne solide depuis le centre-gauche.
Andrónico Rodríguez, autrefois un grand espoir, a connu une campagne décevante. En tant que président du Sénat, il visait à raviver les idéaux de la révolution indigène. Cependant, les conflits internes et une crise socio-économique ont considérablement réduit ses chances.
Morales, malgré les restrictions constitutionnelles, tente un retour en force. Il a récemment créé le parti Evo Pueblo pour se mesurer aux autres candidats. Ce défi pourrait influencer le vote, notamment parmi les indécis et les abstentionnistes.
La Bolivie fait face à une crise économique majeure. La chute des prix du gaz et la baisse des investissements ont aggravé la situation. La inflation a atteint des niveaux alarmants, et le pays peine à importer des produits essentiels.
Le gouvernement, dirigé par l'ancien ministre Eduardo del Castillo, est critiqué pour sa gestion de la crise. Les experts estiment que la révolution indigène, alliée aux mouvements au Venezuela et à Cuba, pourrait jouer un rôle crucial dans l'avenir politique de la Bolivie.
En résumé, les élections en Bolivie représentent un tournant décisif pour la région. Avec des enjeux élevés et un paysage politique en évolution, le résultat pourrait redéfinir la trajectoire de la Patria Grande. Les mois à venir seront déterminants pour l'avenir du pays et de ses habitants.