Le ancien président brésilien Jair Bolsonaro a nié son implication dans un prétendu complot visant à renverser le président actuel, Luiz Inácio Lula da Silva. Lors de sa première déclaration en cour, Bolsonaro a qualifié un coup d'État d'« abominable » et a affirmé qu'il n'y avait « jamais eu de possibilité de coup durant son gouvernement ». Il est jugé avec sept autres coaccusés pour des événements ayant conduit à l'assaut des bâtiments gouvernementaux par ses partisans le 8 janvier 2023.
Si reconnu coupable, Bolsonaro pourrait faire face à des décennies de prison. Il a toujours rejeté les accusations portées contre lui, affirmant que les allégations de complot « ne tiennent pas ». Il a insisté sur le fait qu'il n'y avait eu aucune discussion sur un coup d'État, ajoutant que le Brésil ne pouvait pas vivre une telle expérience.
Bolsonaro a perdu de justesse l'élection présidentielle de 2022 face à Lula. Après la victoire de Lula, Bolsonaro a intensifié ses affirmations selon lesquelles il y aurait eu des problèmes avec les machines à voter électroniques. Les procureurs soutiennent que ses allégations de fraude électorale remontent à 2021, servant de prétexte pour contester une éventuelle défaite.
En réponse aux accusations, Bolsonaro a déclaré qu'il n'était pas le seul à se méfier des machines à voter électroniques, affirmant avoir agi dans le cadre des règles constitutionnelles. Il a reconnu avoir parfois été en désaccord, mais a maintenu qu'il avait agi comme il se devait.
Bolsonaro est le sixième accusé à témoigner depuis le début du procès en mai. Les huit accusés font face à cinq charges, incluant la tentative de coup d'État, l'implication dans une organisation criminelle armée, et la tentative d'abrogation violente de l'État de droit. La plupart des accusés ont jusqu'à présent nié les charges.
En tant qu'ancien capitaine de l'armée et admirateur de Donald Trump, Bolsonaro a gouverné le Brésil de janvier 2019 à décembre 2022. Il n'a jamais reconnu publiquement sa défaite et ses partisans ont campé pendant des semaines devant des casernes militaires, espérant convaincre l'armée d'empêcher Lula d'être investi.
Le 8 janvier 2023, une semaine après l'inauguration de Lula, des milliers de partisans de Bolsonaro ont assailli les bâtiments gouvernementaux à Brasilia, ce que les enquêteurs fédéraux qualifient de tentative de coup d'État. À ce moment-là, Bolsonaro se trouvait aux États-Unis et a toujours nié tout lien avec les émeutiers.
Il a été interdit de se présenter à des fonctions publiques jusqu'en 2030 pour avoir faussement affirmé que le système de vote brésilien était vulnérable à la fraude. Cependant, il a annoncé son intention de contester cette interdiction afin de pouvoir se présenter à un second mandat en 2026.
Le procès de Jair Bolsonaro soulève des questions cruciales sur la démocratie au Brésil et les conséquences des allégations de fraude électorale. Alors que le pays se remet des tensions politiques, les déclarations de Bolsonaro et les événements du 8 janvier 2023 continuent de marquer l'actualité brésilienne. La suite de ce procès pourrait avoir des répercussions majeures sur l'avenir politique du pays.