Le procès des principaux accusés du meurtre d'un adolescent de 16 ans à Bordeaux a abouti à des peines sévères. Abdoulhadre Savane et Marwan Souane, âgés de 25 et 24 ans, ont été condamnés à 30 ans de réclusion. Ce verdict a été prononcé suite à des tensions marquées durant le procès devant la cour d’assises de la Gironde.
Leur peine inclut une période de sûreté des deux-tiers et diverses interdictions. Yassine Salmi, 25 ans, reconnu comme le chauffeur du commando, a reçu une peine de 25 ans de réclusion. Ce procès a mis en lumière une rivalité entre quartiers, avec des accusations d’association de malfaiteurs contre cinq autres individus.
Le 2 janvier 2021, Lionel et un ami vendaient des pâtisseries lorsqu'ils ont été attaqués. Des hommes cagoulés, arrivant dans une Clio noire, ont ouvert le feu à l’arme automatique. Cette fusillade a non seulement tué Lionel, mais a également blessé trois autres mineurs et un adulte, suscitant une indignation générale.
Selon l’avocat général, Jean-Luc Gadaud, le mobile de l'attaque était une bataille de rap entre deux quartiers rivaux. Les Aubiers, quartier de la victime, et Chantecrit, quartier des condamnés, ont connu une escalade de violence qui a culminé avec ce meurtre tragique.
Les proches de Lionel ont exprimé un soulagement après le verdict. Sa mère, Rose Gneba, a déclaré qu'elle ne voulait pas craquer, tandis que son beau-père a salué le travail de la justice. Ils ont tous deux appelé à la paix, espérant que cette décision pourrait aider à réparer les blessures laissées par ce drame.
Cependant, la défense a annoncé son intention de faire appel, arguant que ses clients contestaient leur participation aux faits. Me Christian Blazy, avocat de certains accusés, a déclaré que la lourdeur de la peine était inacceptable compte tenu des circonstances.
Le climat de tension était palpable durant le procès, aggravé par une bagarre survenue dans le palais de justice. Des témoins ont exprimé leur peur de représailles, certains refusant de témoigner en raison d'intimidations. L’avocat général a souligné des éléments troublants, tels que des témoins menacés et des preuves disparues.
Malgré les témoignages désignant les coupables, la défense a insisté sur l'absence de preuves concrètes. Aucun ADN, empreinte ou vidéo n’a été trouvé pour lier les accusés au crime. Cela a soulevé des questions sur la solidité des preuves présentées par l'accusation.
Ce procès met en lumière les conséquences tragiques de la violence entre quartiers. La condamnation des accusés pour le meurtre de Lionel représente une tentative de justice dans un contexte de tensions croissantes. La société doit maintenant réfléchir à des solutions pour prévenir de tels actes à l'avenir.