Le Tribunal Suprême a confirmé ce mercredi la condamnation à quatre ans et demi de prison, 13 ans d'inéligibilité et une amende de 36 000 euros imposée à l'ancienne présidente du Parlement de Catalogne, Laura Borràs. Cette décision fait suite à des délits de prévarication administrative et de falsification de documents officiels.
Borràs a été reconnue coupable d'avoir attribué de manière irrégulière la création du site web de l'Institut des Lettres Catalanes (ILC) à un proche, via 18 contrats mineurs, pour un montant total de 335 700 euros. En outre, le tribunal a rejeté la demande de Borràs d'appliquer la loi d'Amnistie de juin 2024, arguant que les faits ne sont pas liés au processus indépendantiste catalan.
La chambre a entièrement rejeté le recours en cassation de Borràs, qui contestait la proportionnalité de la peine. Elle se basait sur une recommandation du Tribunal Supérieur de Justice de Catalogne pour un indulgence partielle et un vote dissident d'un juge plaidant pour une peine plus légère.
Le Tribunal Suprême a considéré que les arguments de Borràs ne tenaient pas. Il a affirmé que les faits étaient liés à la corruption d'un fonctionnaire public, en désobéissant à la loi et en violant les principes de l'administration publique. Les magistrats ont souligné que la corruption implique souvent l'obtention de postes au sein de l'État pour tirer profit personnel.
Le tribunal a expliqué que la réaction des codes pénaux a été de créer de nouvelles infractions pour réprimer les comportements antisociaux. Ces infractions visent à protéger les principes de transparence et d'égalité d'opportunités, essentiels au bon fonctionnement de la démocratie.
Il a été précisé que les dommages causés par la corruption vont au-delà des pertes financières. Ils affectent également les normes de convivialité et de cohésion sociale, sapant la confiance dans l'État de droit. La décision a été prise à l'unanimité, soulignant la gravité des actes de Borràs.
Borràs a soutenu que son "profil nettement indépendantiste" justifiait l'application de l'amnistie. Cependant, le Tribunal Suprême a rétorqué que ni son profil ni ses actions administratives ne justifiaient la condamnation dans le cadre du processus indépendantiste catalan.
Le tribunal a ajouté que les faits prouvés concernaient une attribution directe d'un contrat en méconnaissant les règles anti-corruption. Par conséquent, la conduite de Borràs ne pouvait être considérée comme relevant de la loi d'Amnistie, à l'exception de la référence à son profil indépendantiste.
En conclusion, la décision du Tribunal Suprême de maintenir la condamnation de Laura Borràs souligne l'importance de la lutte contre la corruption au sein des institutions publiques. Cette affaire rappelle que la transparence et l'intégrité sont essentielles pour préserver la confiance des citoyens dans le système démocratique.