Le film The Brutalist a suscité une controverse en raison de l'utilisation de l'intelligence artificielle pour améliorer les performances d'Adrien Brody et de Felicity Jones. Alors que leurs rôles en tant qu'immigrants hongrois leur ont valu des nominations aux Oscars, la question se pose : un prix d'interprétation peut-il être attribué à une performance assistée par l'IA ?
Selon Red Shark News, le réalisateur Brady Corbet et le monteur Dávid Jancsó ont utilisé un logiciel ukrainien, Respeecher, pour ajuster les répliques hongroises des acteurs. Cette technique a soulevé des questions sur l'intégrité des performances, surtout dans un contexte où l'IA devient de plus en plus courante dans l'industrie cinématographique.
Les performances de Brody et Jones ont été saluées, mais l'utilisation de l'IA pour modifier leurs accents pose un dilemme éthique. Rachel Ho, critique de cinéma, a souligné l'importance de la transparence concernant l'utilisation de l'IA dans les performances, notant que cela pourrait altérer la perception du public sur ce qu'est une véritable performance d'acteur.
Le débat autour de l'utilisation de l'IA a pris de l'ampleur, avec des discussions sur la nécessité de divulguer son utilisation dans les films. Les organisateurs des Oscars envisagent de rendre cette divulgation obligatoire, une décision qui pourrait changer la dynamique de l'industrie. Les craintes de remplacement des acteurs par l'IA sont également au cœur des préoccupations.
Malgré cela, Corbet a défendu l'utilisation de l'IA, affirmant que les lignes en anglais n'avaient pas été modifiées. Les acteurs ont travaillé avec un coach vocal pour maîtriser les inflexions hongroises. Cela soulève la question de savoir jusqu'où l'industrie est prête à aller pour améliorer les performances tout en maintenant l'authenticité.
Michael Forsey, président de Rolling Pictures, a fait remarquer que l'ADR (remplacement automatique de dialogue) réalise des ajustements similaires depuis des décennies. Ce processus, qui consiste à réenregistrer des dialogues pour corriger des imperfections, est souvent perçu comme une pratique standard dans le cinéma.
Il a comparé l'utilisation de l'IA à des outils comme l'auto-tune en musique, qui a été critiqué pour son utilisation, mais qui est devenu omniprésent. Forsey a souligné que si l'on devait retirer des Oscars pour des pratiques similaires, de nombreux films seraient concernés.
La controverse entourant l'utilisation de l'IA dans The Brutalist pose des questions cruciales sur l'avenir de l'industrie cinématographique. Alors que l'IA continue d'évoluer, il est essentiel de trouver un équilibre entre l'innovation technologique et la préservation de l'intégrité artistique. La transparence et l'éthique doivent rester au cœur des discussions sur l'utilisation de ces technologies dans le cinéma.