
Une voix critique de plus s'élève contre Édouard Philippe. Agnès Pannier-Runacher, ancienne ministre macroniste, a exprimé sa perplexité face aux récentes déclarations de l'ex-chef du gouvernement. Elle juge ses prises de position sur le budget de la Sécurité sociale comme « totalement décalées ». Philippe a en effet annoncé que son parti, Horizons, ne voterait pas le projet de budget pour 2026.
Cette annonce crée des tensions au sein du gouvernement. Agnès Pannier-Runacher a déclaré : « Je trouve que ses prises de position sont totalement décalées avec l’esprit de responsabilité qu’on est en droit d’attendre aujourd’hui d’un responsable politique ». Elle a également souligné qu'elle n'est pas la seule à ne plus comprendre Philippe, une opinion partagée par certains députés d'Horizons.
Le groupe parlementaire Horizons a montré des signes de division. Vendredi, lors du vote sur la partie recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), seulement quatre des 34 membres ont voté pour, tandis que quinze se sont abstenus. Cette situation soulève des questions sur l'unité et la direction du parti.
Pierre-Yves Bournazel, secrétaire général d'Horizons, a défendu la position d'Édouard Philippe, affirmant qu'il n'est pas possible de voter un texte qui va à l'encontre de leurs engagements. Il a également appelé à utiliser le 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget, soulignant ainsi l'importance de la situation actuelle.
Les critiques envers Édouard Philippe ne viennent pas seulement d'Agnès Pannier-Runacher. Gabriel Attal, chef du parti Renaissance, lui a conseillé de garder son « sang froid ». De même, Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a demandé de laisser le débat parlementaire se dérouler sans interruption.
Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a également exprimé son désaccord. Il a accusé Philippe d'avoir une « sorte de vengeance personnelle » et l'a exhorté à cesser de régler ses comptes avec Emmanuel Macron. Ces déclarations mettent en lumière les tensions croissantes au sein de la coalition gouvernementale.
La rupture entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe est désormais claire. Depuis le départ de Philippe de Matignon le 3 juillet 2020, les relations se sont détériorées. En octobre, Philippe a même appelé à une élection présidentielle anticipée, ce qui a exacerbé les tensions.
Actuellement, Philippe, candidat déclaré pour 2027, reste en tête des sondages dans le camp macroniste, malgré une légère baisse. Cependant, il demeure largement derrière le Rassemblement national pour le premier tour. Cette situation politique complexe soulève des questions sur l'avenir des alliances au sein du gouvernement.
Les récents événements révèlent des tensions profondes au sein de la coalition gouvernementale. Les critiques d'Agnès Pannier-Runacher et d'autres membres soulignent une division croissante autour des choix politiques d'Édouard Philippe. Alors que la situation évolue, il sera intéressant de voir comment ces dynamiques influenceront l'avenir politique en France.