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L'UE pousse Sánchez à rechercher un soutien au sein des Cortes pour augmenter le budget militaire et obtenir la "clause de sortie" des règles de déficit

Publié le : 10 mars 2025

Introduction

La récente rencontre à Bruxelles entre le futur chancelier allemand Friedrich Merz et le président du PP, Alberto Núñez Feijóo, a suscité de nombreuses interrogations. Évitant les collaborateurs, cette discussion revêt une importance croissante pour Feijóo, tout en représentant un véritable défi pour le président du gouvernement, Pedro Sánchez.

Le contexte européen

Le nouvel environnement européen pose de grands défis pour Sánchez. La pression de l'UE l'oblige à solliciter un soutien au sein des Cortes pour augmenter le dépense militaire. Cela pourrait nécessiter soit un rapprochement avec Feijóo, soit des concessions sans précédent à ses partenaires d'investiture.

Une majorité au sein de l'UE insiste pour que l'Espagne augmente ses dépenses de défense sans aides européennes, du moins dans un premier temps. L'objectif est d'atteindre les 2% du PIB, conformément aux engagements de l'OTAN. Ce contexte complique la position de Sánchez, qui doit naviguer entre les exigences de l'UE et les attentes politiques internes.

Les exigences de l'OTAN

Selon un dirigeant du Parti Populaire Européen, il est convenu que Sánchez doit atteindre ce seuil de 2% par ses propres moyens. Ce n'est qu'à partir de ce moment-là qu'il pourra envisager une aide européenne. Actuellement, cette aide se limite à des prêts, contrairement aux subventions demandées par Sánchez.

Feijóo soutient également cet effort national, mais il pourrait changer de position s'il accède au pouvoir. Les leaders du PPE considèrent injuste que l'UE subventionne les pays membres pour atteindre cet objectif, alors que d'autres l'ont fait sans aide extérieure.

La clause de sauvegarde

Sánchez a annoncé son intention de demander la «clause de sauvegarde» pour investir dans la défense sans que cela soit comptabilisé comme déficit. Bien que cette option ait été proposée par Ursula Von der Leyen, son application reste complexe. Le commissaire européen des affaires économiques, Valdis Dombrovskis, a déjà suggéré qu'un consensus parlementaire serait nécessaire pour accéder à cette clause.

Il est crucial que le gouvernement ait un soutien solide avant de faire une telle demande à Bruxelles. La situation actuelle laisse présager que l'UE pourrait être plus exigeante, rendant inévitable le passage par le Parlement pour toute augmentation significative des dépenses militaires.

Les défis parlementaires

La nécessité d'un soutien parlementaire est mise en avant par l'ex-ministre du PP, Elvira Rodríguez, qui souligne que Sánchez ne peut pas approuver une augmentation importante des dépenses militaires sans l'appui du Parlement. La situation actuelle pourrait même frôler l'illégalité si le gouvernement tente de contourner cette exigence par des décrets.

Le gouvernement pourrait envisager des augmentations progressives à travers des crédits supplémentaires, mais cela risque de ne pas suffire face aux exigences croissantes de l'OTAN. Von der Leyen a déjà évoqué la nécessité de dépasser les 3% du PIB, ce qui complique encore davantage la situation pour Sánchez.

Conclusion

En somme, Sánchez se trouve dans une position délicate au sein du Conseil européen, surtout avec l'arrivée imminente de Merz. Les discussions avec Feijóo pourraient devenir inévitables, et le président doit naviguer prudemment entre les exigences de l'UE et les attentes internes. La situation actuelle pourrait forcer des changements significatifs dans la stratégie de défense de l'Espagne.

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