Les négociations menées par le Gouvernement avec ses partenaires de gouvernance ressemblent parfois à un spektacle d'illusionnisme. Ce qui semblait impossible devient réalité. Récemment, il était dit que les compétences en matière d'immigration et de contrôle des frontières étaient « uniques et exclusives » de l'État. Pourtant, aujourd'hui, cela devient possible.
Un document a été signé. Le PSOE et Junts ont enregistré hier au Congrès une Proposition de Loi Organique de délégation en Catalogne de compétences étatiques en matière d'immigration. Ce texte permet à cette communauté de gérer le retour des étrangers et de contrôler les frontières de l'Espagne avec les Mossos, en collaboration avec la Police Nationale et la Garde Civile, répondant ainsi aux exigences de Carles Puigdemont.
En signant cette initiative, le Gouvernement, à travers le PSOE, adopte le discours et le langage identitaire de la formation indépendantiste. Ce qui demeure une illusion, c'est la possibilité d'avoir des budgets pour cette année. Junts continue de contester les promesses du Gouvernement, invitant tous à lire l'exposition des motifs de la proposition de loi.
Cette exposition, qui précède le texte légal, justifie les objectifs de cette proposition. Elle évoque des « droits inclusifs » et des « devoirs clairs » tant pour les personnes arrivant que pour la société catalane qui les accueille. Les socialistes et les indépendantistes estiment que ce cadre doit être essentiel pour l'intégration et le respect des valeurs civiques.
La proposition de loi mentionne un « contrat social attractif » pour les nouveaux arrivants, visant à protéger leurs droits et à préserver la cohésion de la société d'accueil, ainsi que sa langue et sa culture. Le catalan est mis en avant comme un élément essentiel pour prouver l'enracinement en Catalogne.
Carles Puigdemont a souligné l'importance de connaître le catalan pour obtenir un permis de résidence. Selon lui, sans cette langue, il n'est pas possible de parler d'une intégration complète. Cependant, certains au sein de Junts admettent que le texte ouvre la voie à cette direction, tout en précisant que la décision finale appartient au gouvernement catalan.
Le texte stipule également que les Mossos participeront au contrôle des frontières de l'Espagne, aux côtés de la Police Nationale et de la Garde Civile. Le Gouvernement insiste sur le fait qu'il s'agit d'une délégation de compétences, et non d'un transfert. Cela signifie que le contrôle des frontières reste en place, mais les Mossos agiront en coordination avec les autres forces de sécurité.
Cette proposition ne sera pas traitée en urgence et nécessite le soutien de la majorité des partenaires de Sánchez. Le Gouvernement affirme que cette norme est constitutionnelle et que sa mise en œuvre dépendra de la coopération des différents partis politiques, notamment de Podemos, qui menace de bloquer la loi.
Le PSOE et Junts ont accéléré les négociations et ont conclu un pacte en quelques jours, après un an de discussions. Les socialistes ont présenté leur proposition aux indépendantistes lors d'une réunion à Madrid, et l'accord a été finalisé le week-end dernier. Cela donne de l'espoir au Gouvernement concernant la possibilité d'établir des budgets pour cette année, dépendant des sept voix de Junts.
La Moncloa maintient son intention de présenter des comptes publics, même si la promesse d'un dépôt au premier trimestre se dissipe. Le pacte sur les compétences en matière d'immigration est considéré comme un pas en avant par le Gouvernement, qui admet que les budgets représentent un défi nécessitant l'accord de nombreux groupes.
En somme, les récentes avancées en matière d'immigration et de contrôle des frontières en Catalogne révèlent des dynamiques complexes. Les négociations entre le PSOE et Junts illustrent à la fois des promesses et des défis. Les implications de ces décisions sur l'intégration et la cohésion sociale restent à observer dans les mois à venir.