Le premier ministre dimisionnaire Sébastien Lecornu a affirmé mercredi matin qu'il existe une volonté partagée pour approuver un budget en France avant le 31 décembre. Cela pourrait éloigner les perspectives d'une dissolution de l'Assemblée nationale et d'élections anticipées. Lecornu a confirmé qu'il se rendrait au Palais de l'Élysée pour exposer à Emmanuel Macron les solutions envisageables.
Lors de cette rencontre, il sera le président qui prendra la décision finale. Lecornu a reconnu qu'il y a une disposition à créer un mouvement, mais que cela n'est pas suffisant. Il a démissionné lundi, peu après avoir annoncé un nouveau gouvernement de centre-droit, suite à la réaction des Républicains concernant la présence de macronistes dans le cabinet.
Malgré son intention de ne pas revenir à son poste, Lecornu a accepté une dernière mission de 48 heures pour négocier avec les partis politiques. Son objectif est de créer une plateforme d'action et de stabilité. Macron, qui est resté silencieux durant la crise, a convoqué la présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat, ce qui a alimenté les rumeurs d'une dissolution imminente du Parlement.
Il semble que Macron soit prêt à laisser la porte ouverte à une solution 'in extremis' pour éviter un nouveau scrutin, surtout après les élections législatives de juin/juillet 2024 qui ont mené à une Assemblée nationale fragmentée. Lecornu a indiqué que ses discussions avec les forces de centre-droit ont contribué à créer un consensus autour du nouveau budget.
Lecornu a souligné que l'objectif est de maintenir le décit public entre 4,7 % et 5 %. Cela est crucial non seulement pour la crédibilité de la France à l'international, mais également pour préserver sa capacité à emprunter. Il a précisé qu'il consacrera ses dernières heures à évaluer les conditions demandées par les autres partis pour garantir la stabilité.
Les dirigeants de l'Assemblée nationale, Marine Le Pen et Jordan Bardella, ont refusé de rencontrer Lecornu et ont directement demandé des élections anticipées. Le Parti socialiste se positionne comme une alternative pour un gouvernement de centre-gauche, tandis que Jean-Luc Mélenchon relance la motion pour demander la destitution de Macron.
La proposition de renoncer à la réforme des pensions, suggérée par l'ancienne première ministre Élisabeth Borne, a suscité une intense polémique. Cette mesure a été perçue comme une solution de dernier recours pour sortir de la crise politique. La réaction a été rapide et virulente, notamment de la part de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur démissionnaire.
Retailleau, qui a joué un rôle clé dans cette situation, a exprimé son désaccord avec cette proposition. Ainsi, la dynamique politique actuelle en France reste tendue et incertaine, avec de nombreux enjeux à résoudre dans un avenir proche.
La situation politique en France est à un tournant critique. Les efforts de Lecornu pour établir un consensus autour du budget et éviter une dissolution de l'Assemblée nationale sont essentiels. La pression des partis d'opposition et les tensions internes au gouvernement compliquent encore davantage la négociation et la recherche de solutions durables.