BUENODIA

Le business des true crime heurte l'honneur des victimes... et le livre sur José Bretón pourrait être clé : "En Espagne, la liberté d'expression prévaut encore"

Publié le : 21 mars 2025

Introduction

Le 18 juin 2013, José Bretón a déclaré : «Je n'ai pas tué mes enfants. Je donnerais ma vie pour eux». Ces mots ont été prononcés lors de son témoignage devant le juge, qui le condamnera pour le meurtre de ses enfants, Ruth et José, âgés de 6 et 2 ans. Pendant près de 12 ans, cette version des faits a été maintenue, jusqu'à récemment.

Reconnaissance des Crimes

Dans une conversation avec Luisgé Martín, qui fait partie de son nouveau livre El odio, Bretón a reconnu pour la première fois son implication dans ces crimes. Cette révélation a provoqué un torrente judiciaire. La mère des enfants, Ruth Ortiz, a dénoncé la publication du livre et a demandé son sequestre.

Récemment, la Fiscalité de Córdoba a ouvert des procédures et a demandé la suspension de la distribution du livre. Cela a été fait en collaboration avec la Fiscalité des Mineurs de Barcelone, qui est compétente dans cette affaire. La maison d'édition Anagrama a déjà annoncé un arrêt temporaire de la publication.

Débat Juridique et Culturel

Ce cas a suscité un débat qui dépasse les simples implications judiciaires. La question se pose : est-il acceptable qu'un condamné comme Bretón fasse de telles déclarations depuis la prison ? Existe-t-il une base légale pour interdire le livre, nuisant ainsi à la liberté d'expression ?

Des précédents existent, comme le cas de Laureano Oubiña, qui a réussi à faire retirer une scène de la série Fariña de Netflix pour atteinte à son honneur. Cela soulève des interrogations sur la protection des victimes et l'intérêt général.

Liberté d'Expression et Victimes

Les avocats soulignent que la liberté d'expression doit prévaloir, sauf si les faits sont trop explicites ou peuvent nuire à la victime. Javier Moreno, avocat, indique que l'implication de Bretón dans le récit pourrait poser problème. Les true crimes sont souvent protégés par cette liberté, mais des lignes rouges existent.

En effet, la réforme de la loi en 2010 a établi que l'utilisation par un condamné de ses crimes pour obtenir une notoriété publique pourrait être pénalisée. Ce changement a été motivé par des cas précédents, comme celui de Marta del Castillo.

Réactions et Conséquences

La publication du livre de Luisgé Martín a ravivé un débat sur les limites des true crimes. Les opinions divergent sur la nécessité de légiférer ou de bloquer ces œuvres. Certains estiment que cela pourrait constituer une forme de censure, tandis que d'autres y voient une réparation pour les victimes.

Carles Vendrell, avocat, affirme que la jurisprudence actuelle favorise la non-suspension indéfinie de El odio. Cependant, la maison d'édition a choisi de suspendre temporairement la distribution par prudence.

Conclusion

Le débat sur les true crimes et la liberté d'expression est loin d'être résolu. La voie judiciaire devra clarifier la situation, établissant une jurisprudence qui pourrait définir les limites de ces récits. La question demeure : jusqu'où peut-on aller dans la recherche de la vérité sans nuire aux victimes ?

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