Le 17 octobre 2025, à Mauvezin-sur-Gupie, Lucas Wafflart, âgé de 18 ans, a réussi à racheter la ferme de ses grands-parents, Bernard et Marie-Nadine Giol. Cette acquisition met fin à la menace d'expulsion qui pesait sur eux, un soulagement immense pour ce couple qui a consacré toute leur vie à cette terre.
Bernard Giol, âgé et affecté par un AVC, se souvient des difficultés rencontrées. « Impossible de monter sur un tracteur », déclare-t-il. Malgré des efforts pour rembourser leurs emprunts, la banque a refusé de leur accorder un délai, et les taux d'intérêt ont fait exploser leur dette, atteignant 100 000 euros.
Lorsque la ferme de 40 hectares a été mise aux enchères, Lucas, leur petit-fils, était inquiet. Il se souvient des moments passés avec son grand-père sur le tracteur, un lien précieux qu'il souhaitait préserver. « À 10 ans, je lui ai annoncé que je reprendrais la ferme », raconte Lucas, désormais soulagé que cette épreuve soit enfin derrière eux.
En mai, la Chambre d’agriculture et la Coordination Rurale ont sollicité la Safer pour acquérir la ferme. Un appel a été lancé pour éviter les surenchères. Mise à prix à 140 000 euros, la ferme a chuté à 10 045 euros. Au moment de l'enchère, Lucas a respiré, mais un retraité a ensuite surenchéri, provoquant tensions et intimidations.
Face à cette situation, le parquet d’Agen a ouvert une enquête pour entrave à la liberté des enchères. Malgré la pression, le prix a rapidement grimpé lors de la vente, atteignant 115 000 euros, ce qui a déçu Lucas qui a critiqué le fait d'acheter une ferme sans visite préalable.
Bien que le montant final soit supérieur à celui de la première vente, Lucas se dit heureux. Les 134 000 euros collectés via une cagnotte en ligne couvriront le prix d'achat et les frais de notaire. S'il reste des fonds, il prévoit d'acheter du matériel pour relancer l'élevage.
Lucas, qui poursuit ses études en agroéquipement, est déterminé à agrandir l'exploitation. Cependant, il souligne l'incertitude de ses revenus. « Pas étonnant qu'il y ait si peu de repreneurs, beaucoup croulent sous les dettes », constate-t-il, tandis que son grand-père ne perçoit qu'une retraite de 700 euros.
Cette histoire de famille illustre les défis auxquels font face de nombreux agriculteurs aujourd'hui. Lucas Wafflart a su faire preuve de détermination pour sauver la ferme familiale. Bien que le chemin soit semé d'embûches, il est prêt à relever le défi et à assurer un avenir pour l'exploitation familiale.