Le groupe financier et industriel le plus important d'Espagne, ainsi que le symbole du pouvoir économique catalan, a pris une décision majeure. Ce retour à Barcelone, après huit ans à Palma de Mallorca, valide l'idée du président du gouvernement, Pedro Sánchez. Avec le président de la Generalitat, Salvador Illa, une nouvelle ère de normalité semble s'installer.
Les deux entités principales du groupe, la Fondation Bancaire et Criteria, ont annoncé leur retour à leur ancienne siège sur la Diagonal à Barcelone. Selon le groupe, cette décision a été prise par unanimité du conseil d'administration, dirigé par Isidro Fainé. Ce dernier a souligné que les circonstances ayant conduit à leur départ en 2017 ne sont plus d'actualité.
Le communiqué de la Caixa évoque l'absence de conditions ayant provoqué le déménagement temporaire. Cela rejoint les propos du ministre de l'Économie, Carlos Cuerpo, qui a salué le retour du Banco Sabadell en Catalogne. Il a déclaré que ce retour était logique dans le cadre d'un processus de normalisation de la situation en Catalogne.
La décision de la Caixa est perçue comme un geste de haute importance politique et économique. Bien que le groupe nie toute motivation politique, Illa a rapidement interprété ce retour comme une validation de sa gestion. Les socialistes catalans en profitent également pour renforcer leur position.
Le retour de la Caixa à Barcelone coïncide avec des défis pour le secteur bancaire. Fainé doit gérer le renouvellement du conseil de la fondation, un enjeu crucial pour l'influence politique. En prenant cette décision, il évite une intervention accrue du gouvernement dans les affaires économiques, ce qui lui laisse une marge de manœuvre pour choisir de nouveaux membres.
En dépit de l'absence de changement pour CaixaBank, qui reste à Valence, le retour de la maison mère est un signal fort. Les sources officielles affirment que Valence est désormais la sede définitive de CaixaBank, malgré le retour de sa matrice.
Le retour de la Caixa a suscité des réactions variées. Le directeur général du Banco Sabadell a minimisé l'impact économique de ce retour, affirmant que les mouvements d'argent s'effectuent par intérêt ou peur. En effet, il a noté qu'il n'y avait pas eu d'augmentation des dépôts en Catalogne suite à ce changement.
Ce retour est également perçu comme une stratégie pour renforcer la protection politique de la Caixa face à l'OPA hostile du BBVA. La CaixaBank, quant à elle, a déjà intégré des statuts lui permettant de changer de siège sans passer par une assemblée d'actionnaires, ce qui a facilité son départ en 2017.
Le Parti Populaire a gardé le silence sur le retour de la Caixa, mais des inquiétudes persistent quant à l'alignement politique avec le gouvernement. La présidente de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, a exprimé ses préoccupations concernant l'impact du gouvernement sur les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises.
Elle a souligné que le gouvernement de Sánchez pourrait nuire à l'économie, et a appelé les grandes entreprises et banques à résister à cette pression. Ce retour à Barcelone pourrait être un tournant pour la relation entre le gouvernement et le secteur financier.
Le retour de la Caixa à Barcelone marque une étape significative pour le paysage économique catalan. Bien que le groupe nie des motivations politiques, les implications de cette décision résonnent au-delà du simple déménagement. Ce retour pourrait influencer la dynamique économique et politique en Catalogne, tout en soulevant des questions sur l'interaction entre le gouvernement et les institutions financières.