La sucrerie de Cagny, située dans le Calvados, a ouvert ses portes en 1951. Depuis fin 2023, elle est en cours de démantèlement. Patrick Dechaufour, ancien président de la Confédération des planteurs de betteraves, exprime son regret face à ce démantèlement, qualifiant cela de gâchis.
Le démontage de ce site industriel, à l’est de Caen, est de plus en plus visible. Cela fait plus de trois ans que la sucrerie a fermé définitivement, suite à la décision de Saint-Louis Sucre et de son groupe, Südzucker. Ce démantèlement est un symbole de la fin d'une époque pour la région.
Implantée en 1951, l’usine employait 85 personnes et soutenait environ 900 planteurs de betteraves. En 2018, elle a connu sa meilleure saison avec plus de 1,2 million de tonnes produites. Loïc Touzé, ancien délégué, se souvient de la productivité des terres et de la longue durée de campagne.
Malheureusement, les logiques économiques ont conduit à la fermeture. Patrick Dechaufour souligne l'impact négatif sur les planteurs, qui avaient investi dans du matériel désormais inutile. Un projet de reprise par les planteurs a été rejeté, malgré les signes de reprise des prix sur le marché.
La fermeture de la sucrerie a été un choc pour Cagny et la filière. Les agriculteurs ont dû s’adapter rapidement. Selon Loïc Touzé, le projet de reprise aurait pu fonctionner, mais les propriétaires ont choisi de fermer. Cela a conduit à un changement dans les cultures, remplaçant les betteraves par des céréales, du lin, et des pommes de terre.
Le maire, Éric Margerie, a remarqué que certains habitants sont nostalgiques, tandis que d'autres sont soulagés par la fin des nuisances causées par l'usine. Les logements de l'ancienne cité ouvrière ont été vendus, mais une rue rappelle encore l'histoire de la sucrerie.
Le site de 65 hectares représente un enjeu important pour la communauté. La communauté de communes de Val-ès-Dunes a tenté de préempter les terrains, mais le Tribunal administratif a annulé cette décision. Le maire indique que les négociations entre le vendeur et d’éventuels repreneurs sont en cours.
Les collectivités restent vigilantes pour éviter des projets nuisibles pour la population. La friche fait partie d'une liste de 55 sites à réindustrialiser établie par l'État. Pendant ce temps, la sucrerie continue de disparaître, marquant la fin d'une époque pour Cagny.
Le démantèlement de la sucrerie de Cagny est un événement marquant pour la région. Il symbolise non seulement la fin d'une industrie locale, mais aussi les défis économiques auxquels font face les agriculteurs. Alors que des adaptations sont nécessaires, l'avenir du site reste incertain, mais plein de potentiel.