Dans une enquête secrète menée par un journaliste sous couverture, des révélations sur un réseau de trafiquants de migrants ont été faites. Cette investigation a permis l'arrestation d'un individu à Birmingham. Le reporter, se faisant passer pour un migrant, raconte sa rencontre avec un membre clé du gang dans une cachette forestière.
Alors que je m'approche de la forêt près de Dunkerque, je pense à la batterie dans ma poche. J'ai caché les fils sous deux T-shirts, mais est-ce que tout est bien dissimulé ? Mon appareil photo secret fonctionne-t-il ? Avec à peine trois heures d'autonomie, je dois rejoindre le camp secret du trafiquant, le rencontrer et sortir sain et sauf.
C'est un moment crucial, le résultat de plusieurs mois de travail acharné. Une petite équipe d'experts surveille mes arrières, mais je crains qu'ils ne me mettent en danger. J'utilise un faux nom et mes vêtements ressemblent à ceux des autres migrants, pour passer inaperçu.
Lorsque le trafiquant, Abdullah, me rencontre, il est amical mais pressé de partir. Je dois le convaincre de rester un moment, car ma batterie est limitée. Abdullah semble totalement à l'aise, mais je sais que le camp est dangereux, avec des armes à portée de main.
Un jour plus tard, je découvre qu'il y a eu une fusillade mortelle dans cette même forêt. Cela me rappelle les risques que j'encours en infiltrant ce réseau criminel. Pendant des semaines, j'ai dû suivre les numéros de téléphone des membres du gang, qui changent souvent, ce qui complique mes recherches.
Au fil des mois, j'ai passé beaucoup de temps à rencontrer des personnes attendant des petits bateaux autour de Calais. Je questionne les migrants sur les gangs qu'ils utilisent et les numéros de téléphone qu'ils ont. Je me déplace discrètement, essayant de ne pas attirer l'attention des trafiquants.
Je dois être prudent, car chaque détail compte. Je change de téléphone, j'utilise des noms différents pour contacter les trafiquants, tout en essayant de recueillir des informations sur leur fonctionnement. Chaque appel est une opération délicate, car je dois être sûr d'être au bon endroit au bon moment.
Les trafiquants me posent souvent des questions sur la provenance de mes numéros et sur mes compagnons. Abdullah fait de même, me demandant des photos de mon trajet vers la forêt. Cela me fait douter : soupçonne-t-il ma véritable identité ?
Abdullah semble plus amical que d'autres trafiquants. Il essaie de mettre ses passagers à l'aise, ce qui me rend la tâche plus facile. J'apprends également le vocabulaire du gang, où les migrants sont appelés "nafar" et les trafiquants juniors "rebari".
En quittant la forêt, je ne suis plus "Abu Ahmed", mais un journaliste avec des questions en tête. Mon enquête a-t-elle été fructueuse ? Ai-je réussi à filmer Abdullah confirmant son rôle de trafiquant ? Le chemin du retour semble interminable, chargé d'incertitudes et d'appréhensions.