En novembre 2022, le Royaume-Uni a restreint l'utilisation des caméras de surveillance chinoises dans les bâtiments gouvernementaux. Cette décision a été motivée par des risques pour la sécurité nationale. Les départements ont été instruits de cesser le déploiement de ce matériel dans des sites sensibles.
Quelques heures plus tard, les États-Unis ont suivi la même voie en interdisant l'utilisation d'appareils de télécommunications fabriqués par des entreprises chinoises. La Commission fédérale des communications a justifié cette restriction en affirmant que ces équipements représentaient une menace pour la sécurité nationale.
Washington a particulièrement mis en lumière cinq marques : Huawei, ZTE, Hytera, Dahua et Hikvision. Cette dernière est connue pour ses caméras de surveillance, notamment celles qui surveillent la frontière entre Ceuta et Melilla.
Les contrats signés par le gouvernement espagnol avec Huawei pour l'achat d'équipements de télécommunications ont suscité des inquiétudes en Europe. Ces contrats sont perçus comme un risque potentiel pour la sécurité nationale du continent.
Malgré ces préoccupations, le ministère de l'Intérieur a attribué un contrat de 12,5 millions d'euros à Huawei pour fournir des dispositifs de stockage d'écoutes. De plus, ce même ministère a choisi Hikvision pour surveiller la situation à la frontière, un point stratégique pour la sécurité nationale espagnole.
En 2021, le ministère a lancé un appel d'offres pour le service de maintenance des installations de surveillance à la frontière avec le Maroc. Les dispositifs de surveillance de la marque Hikvision ont été intégrés dans le système de circuit fermé de télévision (CCTV) pour assurer la sécurité de cette zone.
La révélation du contrat de Huawei pour le stockage des écoutes a ravivé les inquiétudes concernant Hikvision et son rôle dans le contrôle transfrontalier. Les partis d'opposition s'interrogent sur la relation du gouvernement espagnol avec cette entreprise chinoise.
Le Parti populaire a exigé des clarifications sur les garanties que possède le gouvernement concernant les pouvoirs accordés à Hikvision. Ils ont déposé une série de questions au Congrès pour obtenir des précisions sur cette situation délicate.
Le contrat pour les caméras de surveillance est perçu comme un risque pour la sûreté des Espagnols. Les députés du PP se demandent si le gouvernement a réalisé une évaluation des risques en matière de cybersécurité avant d'attribuer le contrat à Hikvision.
Ils s'interrogent également sur la possibilité de remplacer ces dispositifs par des équipements fabriqués dans l'Union européenne. La nécessité d'une transparence totale dans cette affaire est essentielle pour rassurer la population sur la sécurité des données collectées.
Les restrictions imposées par le Royaume-Uni et les États-Unis sur les équipements chinois soulèvent des questions cruciales concernant la sûreté nationale en Espagne. Les contrats avec des entreprises comme Hikvision et Huawei sont au cœur d'une controverse qui nécessite une attention particulière et des réponses claires de la part du gouvernement.