Le gouvernement britannique a annoncé l'expansion de l'utilisation de vans de reconnaissance faciale en direct (LFR) à travers sept forces de police en Angleterre. Ces vans seront déployés pour localiser des suspects impliqués dans des crimes tels que des infractions sexuelles, des agressions violentes et des homicides. Les forces de police recevront l'accès à dix nouveaux vans équipés de caméras capables de scanner les visages des personnes qui passent.
Cette technologie a déjà été utilisée à Londres, où elle a permis de réaliser 580 arrestations en un an, dont 52 délinquants sexuels ayant enfreint leurs conditions. Cependant, le groupe de campagne Big Brother Watch a exprimé des inquiétudes, qualifiant cette expansion de l'État de surveillance de préoccupante.
La reconnaissance faciale en direct a été utilisée pour la première fois en Angleterre et au pays de Galles en 2017, lors de la finale de la Ligue des champions de l'UEFA à Cardiff. Depuis lors, son utilisation a été principalement limitée à des régions comme le pays de Galles du Sud, Londres et l'Essex, y compris lors de concerts pour détecter des prédateurs et des terroristes.
Le gouvernement finance maintenant dix vans équipés de LFR, doublant ainsi le nombre de véhicules disponibles. Les forces concernées incluent Greater Manchester, West Yorkshire, Bedfordshire, Surrey, Sussex, Thames Valley et Hampshire. Chaque van sera opéré par un agent formé qui vérifiera les correspondances identifiées par la technologie.
Big Brother Watch conteste l'utilisation de cette technologie par la police métropolitaine, en particulier après qu'un individu, Shaun Thompson, ait été faussement identifié par une caméra LFR. Rebecca Vincent, directrice par intérim de Big Brother Watch, a déclaré que l'absence de cadre législatif autorisant l'utilisation de cette technologie intrusive était préoccupante.
Elle a ajouté que le ministère de l'Intérieur devrait suspendre ses plans d'expansion jusqu'à ce que des garanties législatives solides soient établies. Charlie Whelton, responsable des politiques chez Liberty, a également exprimé des préoccupations similaires, soulignant qu'il n'y a aucune raison valable de déployer davantage de caméras avant que le public n'ait été consulté.
Le gouvernement a déclaré que les agents utilisant les vans LFR devront suivre les directives du College of Policing et le Code de pratique sur les caméras de surveillance. De plus, des tests indépendants de l'algorithme de reconnaissance faciale ont montré qu'il est précis et sans biais en fonction de l'ethnicité, de l'âge ou du sexe.
Tim Morgan, surintendant de la police du pays de Galles du Sud, a reconnu les préoccupations soulevées concernant cette technologie. Il a assuré que toute nouvelle technologie serait utilisée de manière éthique, conformément à la législation en vigueur.
La secrétaire d'État à l'Intérieur, Yvette Cooper, a affirmé que le gouvernement fournirait à la police les outils nécessaires pour accomplir leur travail. Elle a précisé que la reconnaissance faciale serait utilisée de manière ciblée pour identifier les délinquants sexuels ou les personnes recherchées pour des crimes graves.
Le ministère de l'Intérieur a également annoncé qu'il avait respecté une promesse électorale en s'assurant qu'il y ait un agent identifiable dans chaque quartier d'Angleterre et du pays de Galles. Les citoyens peuvent rechercher un agent sur le site web des forces de police locales, qui se sont engagées à répondre aux demandes dans un délai de 72 heures.
En résumé, l'expansion des vans de reconnaissance faciale par le gouvernement britannique soulève des questions importantes sur la surveillance et la protection de la vie privée. Bien que la technologie puisse aider à localiser des suspects, il est crucial d'établir des garanties législatives avant de poursuivre son déploiement. L'équilibre entre sécurité et respect des droits individuels reste un enjeu majeur à considérer.