Le Port de Prince Rupert, le troisième plus grand port du Canada, prévoit de tester des camions autonomes dans le but d'augmenter sa capacité. Cette initiative soulève des inquiétudes parmi les syndicats de camionneurs, qui craignent des pertes d'emplois et des problèmes de sécurité.
Selon une présentation de l'autorité portuaire, le port pourrait faire face à une pénurie de conducteurs dès 2026. Cela coïncide avec une augmentation prévue du volume de cargaisons en raison de deux projets d'expansion. Ces projets devraient être achevés en 2026 et 2027.
Les volumes de transbordement de conteneurs devraient croître considérablement d'ici 2035. Les mouvements quotidiens de camions vers et depuis le terminal à conteneurs de DP World devraient passer de 176 aujourd'hui à 1 322 en 2030. Cela met en lumière la nécessité d'explorer des solutions innovantes.
Les syndicats, notamment Teamsters Canada, représentant environ 30 camionneurs au port, s'opposent fermement aux plans de tests. Ils estiment que l'automatisation pourrait entraîner des pertes d'emplois et compromettre la sécurité. Christopher Monette, directeur des affaires publiques, a exprimé leur mécontentement face à ces projets.
Monette a précisé que le syndicat n'est pas contre la modernisation, mais qu'il ne veut pas que la mauvaise gestion soit déguisée en innovation. Les syndicats ont déjà manifesté leur inquiétude concernant l'impact de l'automatisation sur l'avenir de leur travail.
L'autorité portuaire a réalisé environ 1 000 kilomètres de tests de conduite autonome l'année dernière. Elle prévoit de poursuivre ces tests en juin et juillet. Cependant, un porte-parole a indiqué qu'il n'y a pas de plans pour intégrer ces camions dans les opérations du port pour le moment.
Les syndicats craignent que l'automatisation ne s'étende à d'autres parties du terminal à conteneurs, ce qui pourrait aggraver la situation des travailleurs. Ils ont proposé des solutions alternatives pour augmenter la capacité de chargement, tout en garantissant la sécurité des travailleurs.
Une évaluation de la World Bank a classé le port de Prince Rupert au 399ème rang sur 405 pour 2023, principalement à cause des temps d'attente des navires. Bien que l'automatisation soit perçue comme une voie vers une meilleure efficacité portuaire, elle présente aussi des défis, notamment des coûts élevés et un retour sur investissement long.
Des rapports antérieurs ont montré que les ports automatisés ne sont généralement pas plus productifs que leurs homologues conventionnels. Les syndicats continuent de surveiller ces développements avec une attention particulière, soucieux de protéger les emplois de leurs membres.
Les projets de tests de camions autonomes au Port de Prince Rupert soulèvent des préoccupations majeures parmi les syndicats. Alors que le port cherche à augmenter sa capacité, il doit également prendre en compte les impacts sociaux et sécuritaires de l'automatisation. Les discussions entre l'autorité portuaire et les syndicats seront cruciales pour l'avenir du travail au port.