Le Canada a chuté à la 18ème place dans le Rapport Mondial sur le Bonheur, perdant trois positions par rapport à l'année précédente. Cette baisse le classe parmi les "plus grands perdants" en matière de bonheur au cours des deux dernières décennies. Le rapport annuel, publié jeudi, révèle des tendances préoccupantes concernant la qualité de vie des Canadiens, notamment chez les jeunes.
Au pic de son bonheur en 2015, le Canada occupait la 5ème place. À présent, il atteint son niveau le plus bas depuis le début des sondages en 2005. Les États-Unis, également en déclin, se retrouvent à la 24ème place, leur plus bas niveau depuis 2012. Le Royaume-Uni a chuté à la 23ème place.
La Finlande a été désignée pour la huitième année consécutive comme le pays le plus heureux du monde. Selon le rapport, les pays industrialisés occidentaux sont généralement moins heureux qu'entre 2005 et 2010. En 2013, tous les pays du Top 10 étaient occidentaux, mais maintenant, seuls sept d'entre eux le sont.
Les classements sont basés sur l'auto-évaluation des individus, mais les auteurs du rapport utilisent six variables pour expliquer les différences entre les pays. Ces variables incluent le PIB par habitant, l'espérance de vie en bonne santé, et la générosité. Le Canada se classe 15ème pour la perception de la corruption et 35ème pour le soutien social.
Environ 18% des Canadiens se déclarent insatisfaits de leur liberté de choix dans la vie. Ce sentiment d'insatisfaction est particulièrement marqué chez les jeunes, dont le bonheur a chuté de manière significative. Les groupes défavorisés, comme les membres de la communauté 2SLGBTQ+, ressentent également un faible niveau de satisfaction.
La baisse de cette année s'inscrit dans une tendance générale à la baisse du bonheur au Canada. Le Rapport Canadien sur le Bonheur de 2024 a montré que l'évaluation de la qualité de vie des Canadiens a diminué au cours de la dernière décennie, surtout chez les jeunes de moins de 30 ans. Les inégalités de satisfaction de vie sont préoccupantes, notamment pour les personnes en mauvaise santé mentale.
Felix Cheung, chercheur au Canada, souligne que le bonheur ne doit pas être considéré comme un problème individuel, mais plutôt comme une question structurelle. Il est crucial d'investir dans la santé mentale des jeunes pour améliorer le bonheur collectif du pays.
Le rapport souligne que l'économie canadienne a joué un rôle dans ce classement, mais les connexions humaines sont tout aussi essentielles. Des facteurs tels que le partage des repas et le soutien social sont des indicateurs importants du bonheur. Au Canada, la 53ème place pour le partage des repas montre que de plus en plus de personnes mangent seules, en particulier les jeunes.
Croyre en la bonté des autres est également un facteur clé du bonheur. Le rapport indique que les gens sont souvent trop pessimistes quant à la volonté des autres de rendre service. Par exemple, le taux de retour de portefeuilles perdus à Toronto était supérieur à ce que les gens anticipaient.
Le Rapport Mondial sur le Bonheur 2025 met en lumière des défis importants pour le Canada, notamment la baisse du bonheur parmi les jeunes et les groupes défavorisés. Pour inverser cette tendance, il est essentiel de se concentrer sur les relations humaines et le soutien social. En investissant dans la santé mentale et le bien-être, le Canada peut espérer améliorer son classement dans les années à venir.